On voit que ce travail ne pouvait pas manquer
d’avoir lieu. Il n’est pas jusqu’à nous q u i, dans ce
dernier vo yag e, avions imposé un nouveau nom
à ce Mollusque en l’étudiant. De tout c e la , et sans
avoir possédé l’animal, M. de Blainville l’a si
bien caractérisé relativement à sa forme extérieure
, dans le tome 4 9 , page 2 9 1 du Dictionnaire
des Sciences naturelles, que ce que nous avons
à en dire est plutôt relatif à son organisation
intérieure.
Indépendamment delanon symétrie des bords de
la coquille et de son sommet, les Sipbonaires sont
beaucoup plus fragiles que les Patelles. Onlesbrise
même quelquefois avec les doigts en voulant les
enlever du rocher sur lequel elles adhèrent. Il faut
ajouter cependant que cette adhérence n’est ni
permanente ni considérable, parce que la tête et
le pied de l’animal étant assez mou s, se gonflent
beaucoup et ne font pas aussi bien le vide que
dans les Patelles ; il en est même que la coquille
a de la peine à cacher en entier. Nous
avons vu ces Mollusques ramper, s’assembler en
assez grand nombre dans un même lieu ; ce qui
semblait être l’indice d’un accouplement prochain,
car ils possèdent l’hermaphrodisme insuffisant.
Le chaperon céphalique est fort la rg e , divisé
en deux lobes égaux, arrondis, pourvus en dessus
d’yeux sessiles, sans apparence de tentacules;
la bouche est en dessous. Le pied est ovalaire et
séparé de la tête par un sillon trausverse. De sou
contour l’animal laisse suinter à volonté une humeur
visqueuse et blanchâtre. Il est débordé par
un manteau à bord continu , mais se dédoublant
à droite et présentant une languette qui se relève
en forme de soupape pour clore l’ouverture commune
de la respiration et de la dépuration. Un
peu en avant est celle de l’organe femelle, et au
côté droit de la tète se trouve celle du mâle, à
l’endroit où serait le tentacule, s’il eu existait.
Ces deux trous sont très-difficiles à voii'.
La coquille en levé e, voici ce qu’on aperçoit :
un muscle d’attache en fer à cheval qui n’est interrompu
que dans un petit espace à droite à
l’endroit du siphon; un manteau très-mince qui
laisse voir une assez grande branchie transversale ,
un peu en S ; à sa terminaison à gauche, à toucher
le muscle circulaire, est le coeur entouré d’uri
organe de viscosité; plus en arrière, le rectum
appuyé sur l’utérus. La cavité branchiale est longue
transversalement, mais fort peu large d’arrière
en avant. Sou ouverture est ronde.
La masse buccale est grosse, arrondie, bilobée,
pourvue en arrière d’une petite vessie comme
dans le,Limaçou, et d’un ruban lingual à denticules
transverses. Deux glandes salivaires assez considérables
viennent s’ouvrir dans l’oesophage.
L ’estomac qui lui fait suite s’en distingue peu;
l’intestin fait une circonvolution dans le fo ie , et