Dans les îles du grand Océan austral nous n’avons
trouvé parmi les Aplysiens que des Dola-
belles gisant sur le sable, à mer basse ou à demi
enfoncées dans la vase, tandis que depuis la France,
Ténériffe, le Brésil, Maurice nous ont offert des
Aplysies proprement dites. Cette dernière localité
nous en a donné plusieurs espèces nouvelles, et
nous avons été à même de constater sur le vivant
que le genre Notarcbe était une Aplysie de la division
de celles qui n’ont point les branchies protégées
par une coquille. Il paraît aussi y en avoir
d’essentiellement pélagiennes, car deux fois nous
avons rencontré sur des fucus, au milieu de 1 O-
céan, l’Aplysie striée.
Il faut placer dans cette famille le genre Placo-
branche de M. Van Hasselt que nous avons observé
dans toute sou expansion aux îles des Amis,
et comme très-voisin l’animal que M. Okeii a
nommé Actéon. Nous en rapprocherons également
avec M. de Blainville le genre Siphonaire nouvellement
retiré des Patelles, avec lesquelles il avait été
confondu jusqu’à ce jour. Ce sont des animaux
jouissantderhermaphrodisme,maisprobablement
insuffisant, remplaçant en quelque sorte, pour le
n om b r e , les Patelles dans les pays chau d s, bien
que celles-ci s’y trouvent cependant. Du reste,
on rencontre partout des Siphonaires , depuis Gibraltar
jusqu’au Cap, à la Nouvelle-Hollande, Maurice
, à la Nouvelle-Zélande et dans toutes les îles
du grand Océan.
A notre retour en France, nous avons été à
même de faire quelques remarques sur les moeurs
des Aplysies qui trouvent naturellement leur place
ici.
Nous étions à R o y an , à l ’embouchure de la Gironde,
dans les grandes marées de l ’équinoxe de
septembre; au bas de la jetée du p o rt, sont des
roches que la mer laisse à n u , lorsqu’elle se retire.
Il semble qu’à cette ép o q u e , ce soit le rendez
vous de toutes les Aplysies {A. limbatd) des environs,
que dans le pays on nomme chats de mer.
Elles se réunissent en petits groupes de trois à
cinq pour s’accoupler. Nous étudiâmes ce
mode d’accouplement pendant plusieurs jo u r s ,
et nous vîmes que dans ces Mollusques hermaphrodites,
l’introduction de l ’organe excitateur
n’était pas constamment réciproque. Nous l’eussions
même presque n ié , si le dernier jo u r , au
moment de les abandonner, nous n’en avions saisi
deux individus mutuellement accouplés. Ils cherchent
à s’accoler par quelque partie du pied ou du
manteau , leurs têtes étant opposées Il faut que
’ M. R a n g , au teur d’uue b e lle Monographie des A p ly s ie s , qui eu a
observé de v iv an te s , n’ a pu voir que des ac conpiemenls simple.s, les deux