considérable, s’étalant largement, écussonné ou
bilobé en avant, écbancré en arrière *; par la petitesse
et la forme de leur opercule presque toujours
dentelé ; enfin par la vivacité de leurs mouvements.
Le Buccin lisse a un pied énorme , o valaire,
débordant de toutes parts la tête et la coquille,
qu’il peut recouvrir comme celui des Ancillaires et
des Olives. Il a un petit écusson antérieur étroit,
indiqué seulement par une rainure. 1 1 a de plus
un sillon marginal. Postérieurement il porte deux
très-petites pointes cbarnues. L’opercule est e x cessivement
petit, membraneux , onguiculé et jaunâtre.
La tête est la rg e , le plus souvent étalée en
disque : il en papt deux tentacules assez longs, un
peu pointus, sans aucune trace d’yeux à leur base.
Ce Buccin et la Jantbine sont, parmi les Mollusques
Pectinibrancbes que nous avons rencontrés,
les deux seuls qui soient aveugles. Il fait sortir
lorsqu’on l’excite une longue trompe cylindrique
armée de crocbets, à laquelle il imprime un mouvement
de tarière si fo r t , que sans aucun doute
trois ou quatre coups perforeraient la peau s’ils
portaient au même point. L ’oesopbage est rétréci.
Deux petites glandes salivaires réunies en boule
versent leur fluide par deux conduits séparés. L ’estomac,
très-rétréci dans son état de vacuité, doit
* Ca ractère qui n'a v a it point échapp é à Fabius C o lum n a , comme on peut
le voir daus une figure de D an iel Major.
être pris depuis la boucbe jusqu’à un renflement
en cul de sac sur lequel s’applique le foie. L’intestin
ne forme point de circonvolution et se termine
par un rectum assez court qui s’avance peu ; ce
qui annonce évidemment un animal carnivore.
Lforgane excitateur est long et contourné en S. Il
fait quelquefois saillie sur le bord droit.
Le manteau est m in c e , le sipbon très-long , se
recourbant sur le dos de la coquille. La brancbie
est formée de deux peignes, dont un beaucoup
plus petit placé en dedans du grand. Les nerfs qui
partent du ganglion oesophagien sont remarquablement
gros. Tout l’animal est b la n c , avec des
stries longitudinales brunes excessivement fines
et plus ou moins rapprochées. On les voit mieux
sur le siphon.
Ce Mollusque jouit d’une faculté que nous
n’avons point observée à un aussi haut degré
dans aucun autre : elle consiste à absorber par
le pied à l’aide de ses pores une grande quantité
d’eau qu’il lance ensuite, quand on l’inquiète, en
jets déliés par derrière ou sur les côtés. Un de
ces canaux aquifères, en forme de T, fort large,
occupe le milieu du pied et communique avec
l’abdomen.
Il habite le fond de la mer, dans la baie de
la T ab le , au cap de Bonne-Espérance. Mis sur
le sa b le , il s’y enfonce promptement à l’aide de
son pied , qu’il fait sortir et qu’il agite dans tous
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