des coquilles qui n’étaient pas à leur place. Ce
n ’est qu’une même famille dans laquelle on peut,
si l’on v eu t, pour la facilité de l’étude , laisser
subsister ces deux genres qu’on ne saurait vraiment
distinguer que par la forme de l’opercule et
par quelques filaments plus ou moins nombreux
q u ’ils ont à la racine du pied. Quant aux Mono-
dontes de M. de Lamarck, nous les faisons ren trer
, comme l’a fait M. de Blainville, dans les
Troques, dont ils formeront une division fondée
sur le plus grand nombre de lanières tentaculaires
qu’ils portent aux côtés du pied. Nous n’en
avons jamais vu moins de quatre et plus de huit.
Ces animaux sont généralement de petite taille ,
et ils se font remarquer par la vivacité de leurs
mouvements, que le choc ou la manipulation ont
souvent de la peine à réprimer. On peut même
dire qu’ils sont plus souvent hors de l’eau que
dedans.
L ’animal des Roulettes leur étant presque en
tout semblable doit être placé dans le même
groupe.
Les grandes espèces, au contraire, sont des Mollusques
timides, allongeant à peine la tête hors
de leur coqu ille , la rentrant au moindre contact,
se tenant toujours sous les eaux et se déplaçant
peu, comme le prouve l’enduit sale dont la plupart
sont recouverts. Leur pied est rarement
muni d’appendices filamenteux. Quelques-uns
d’entre eux appartiennent aux Sabots proprement
dits ; et celui connu sous le nom de Télescope
est une vraie Cérite. Ces coquilles, très-répandues
dans les pays chauds, font l’ornement des collections
par la variété et l’éclat de leurs couleurs.
Les Turbos ou Sabots ont dans leur opercule
paucispiré et calcaire un très-bon caractère générique
, indiquant une forme constante dans leur
ouverture; ce qui n’a pas toujours lieu pour les
Troques. Les individus de ces deux genres ont
une organisation toute particulière dont on ne
s’était pas douté. Ils sont hermaphrodites , non à
la manière des Mollusques pulrnonés, mais à peu
près comme les Parmophores, les Hipponyces,
les Patelles, les Marginóles, les Stomatelles, etc.,
qui jouissent de l’hermaphrodisme qu’on peut
appeler suffisant. H en résulte une modification
profonde dans plusieurs de leurs fonctions, dont
les organes ont plus ou moins de rapports avec
ceux des genres que nous venons d’indiquer.
Nous entrerons dans plus de détails lorsque nous
en serons à leur article spécial. Mais toujours est-
il que nous sommes arrivés à pouvoir déduire,
d’après l’inspection simple d’un opercule de cette
famille, la forme de l’appareil branchial et celle