Le manteau est largement ouvert et la cavité
branchiale est fort ample. Deux peignes branchiaux
occupent leur place ordinaire. L’un n’est
qu’un filet tremblé et tellement rudimentaire qu’il
faut le chercher avec soin pour l’apercevoir; l’autre,
au contraire fort g rand , est formé par de longs
feuillets pointus, plissés en travers et libres dans
leur tiers antérieur. Ils font quelquefois saillie
au-delà du manteau.
L ’animal de la Jantbine naine nous a offert quelques
différences dans sa couleur. Ses tentacules
et leurs pédoncules latéraux sont d’un brun-noir
violacé; l’extrémité et les côtés du pied sont noirs ;
ce dernier est blanc en dessous, tandis que dans
la Jantbine commune il est noir d’encre sur cette
surface; enfin les vésicules ovifères étaient globuleuses,
arrondies, au lieu d’étre en forme de pépin
de courge ; caractères qui appartiennent tous
à des différences spécifiques.
On sait qu’on trouve des Janthines dans beaucoup
de mers. Il en vient jusque sur nos côtes :
mais cependant nous avons trè s -b ien remarqué
q u e , comme certains zoophytes, elles tiennent à
des localités, où elles semblent plus particulièrement
se plaire, jusqu’à ce que des phénomènes
météorologiques ou hydrauliques viennent les
disperser.
Nous appelons encore l’attention des voyageui-s
sur les habitudes de ces curieux Mollusques,
dont nous n’avons point une anatomie complète,
et que nous supposons posséder les deux sexes
réunis. Les parages dans lesquels nous les avons
rencontrés en plus grand nombre étant en même
temps assez fortement a gité s, nous n’avons pu
nous livrer à des recherches anatomiques sur le
frai, toujours fort difficiles à bord d’un vaisseau.