et l’on trouvera dans leur dessin une grande sagacité
d’observation, si l’on veut se reporter au
temps où il fut fa it, alors que l’anatomie de ces
animaux pélagiens ne commençait qu’a prendre
une inarcbe régulière par les travaux de M. Cuvier.
Notre Phylliroé est une espèce nouvelle qui
diffère du Bucépbale, la seule qui soit encore
connue, par sa taille, qui n’est que d’un à deux
pouces, par sa forme, ovale-allongée, très-comprimée,
et surtout par une dépression supérieure
et une autre inférieure qui semblent diviser le
corps en deux parties. Les tentacules sont gros,
assez longs. La queue est médiocrement écban-
crée. Le contour de l’animal est ponctué de brun
et de rougeâtre ; le reste est tricolore avec des
maculatures d’un blanc mat. Les viscères digestifs
sont jaunâtres ou vio la c é s , et les ovaires
verdâtres.
Aux particularités anatomiques que l’on connaît
de ce Mollusque, nous ajouterons que l’appareil
buccal se compose d’une grosse trompe
renflée, pourvue d’une pièce cartilagineuse. Au
commencement de l’oesopbage, qui est un peu
tortueux, sont deux petites glandes salivaires.
L ’estomac allongé, renflé, donne naissance à quatre
coecums considérables, dont deux se portent
en avant et deux en arrière. Les supérieurs sont
isolés, les inférieurs unis à une tige commune.
Le canal intestinal se termine peu après leur insertion,
en s’ouvrant au côté droit par un trou
rond. L’estomac et les coecums jouissent d’uii
mouvement péristaltique qui pourrait en imposer
relativement à ces derniers, et les faire prendre
pour des vaisseaux. Ils sont toujours remplis
d’une substance digérée, grumeleuse et jaunâtre.
Sans cette observation directe, écrite à l’instant
même où nous en faisions l’anatomie, nous aurions
été de l’avis deM. de Blainville, qui considère
ces longs appendices comme les lobes du foie.
Le coeur se voit entre les coecums supérieurs ;
il est arrondi et ses mouvements sont assez fréquents.
C’est en vain que nous avons cberché à
suivre les vaisseaux qui en partent ; nous n’avons
pu y parvenir sur trois ou quatre individus vivants.
Il est vrai que nous avons mis bien plus de temps
à découvrir ceux des Bipbores. Il ne faut pas
prendre pour un vaisseau un assez long canal
qui part près du coeur et se dirige vers la queue ;
c’est très-probablement un utérus, daus lequel
va se rendre l’oviduete des trois masses globuleuses
d’ovaires verdâtres que l’on remarque sur
les côtés. L’organe excitateur sort vers le tiers
antérieur du corp s, à droite. Il est considérable,
long, bifurqué et épineux à son extrémité. Au
travers de sa transparence, on voit le canal déférent,
tortueux, qui le parcourt dans toute son
étendue. Quand ce corps est rentré à l’intérieur,
il se reploie sous l’estomac et pourrait être pris