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nisme s’opérât. La masse rejetée, encore susceptible
de contraction pendant quelques instants,
présente nn angle rentrant, tandis que la partie
du pied qui tient à l’animal forme un angle saillant.
Toutefois, après cette opération, les individus
ne montraient plus autant de vivacité , et ne
se développaient plus aussi largement qu’auparavant
; ce qui indique qu’elle ne se fait pas impunément.
Cette séparation , que le moindre effort détermine,
semble plutôt un décollement qu’une déchiru
re , et cependant, sur le vivant, on ne remarque
aucune ligne qui puisse indiquer sa possibilité.
Cependant la cause de ce singulier phénomène
était à expliquer. Nous l’avons trouvée dans un
large conduit aquifère, dont le pied est traversé,
et qui, le rendant plus faible dans cette partie, le
fait se briser par une contraction un peu forte. En
effet, sur environ cinquante individus, nous avons
vu ce phénomène avoir lieu au moins quarante
fois. Autrement comment aurions-nous pu l’attester
et ne pas le considérer comme nn accident, s’il
ne se fût présenté qu’iine , deu x, même trois
fois?
Les fibres du pied en avant du canal aquifère
sont longitudinales, tandis qu’en arrière la substance
musculaire est homogène et comme lar-
dacée. La partie perdue se régénère malgré son
volume. Peut-être la différence dans l’enseinble des
fibres tient à c e la , comme il est possible qu’à la
longue il ne puisse plus y en avoir. Nous avons
déposé au Muséum un individu, chez lequel cette
portion encore incomplète du pied est mollasse,
blafarde et très-distincte du reste. Une longue observation
directe et sur les lieux pourra seule
faire connaître combien de fois un tel renouvellement
peut s’opérer. Nous n’avons point étudié
les Harpes dans leur localité propre ; elles nous
furent constamment apportées par les habitants
du havre de Dorey. Nous supposons qu’elles habitent
ordinairement des eaux vives et profondes.
Telles sont nos observations sur ce Mollusque
encore inconnu jusqu’à nous. Nous eussions bien
voulu les rendre plus complètes ; mais le temps
nous manquait pour le faire sur les lieux. Depuis
lors,une longue macération dans la liqueur arendu
plusieurs parties difficiles à bien développer.
M. Reynaud a publié, dans les Mémoires de la
Société d’h istoire naturelle de Paris, en 1 8 2 g , sur
cette même espèce, quelques remarques que l’on
pourra comparer avec les nôtres. Ce qu’il dit de la
séparation d u pied ne peut lui avoir été confirmé que
par ce qu’il nous en a entendu dire ou ce que nous
en avons écrit à l’Académie des Sciences, en 1 8 2 8 ;
car il avoue n’avoir possédé qu’un seul individu ,
ce q u i , en bonne observation, ne suffit pas pour
attester un fait aussi extraordinaire.