Nous devons à M. de Blainville quelques détails
sur l’organisation de l’animal des V is , d’après un
individu de l’espèce tachetée que nous avions
rapporté des iles Sandwich, dans notre premier
voyage. (Zoologie de VUranie, pag. 4 4 g, pl. 6 g.)
Ce professeur s’en est servi, dans son Manuel de
Malacologie, pour caractériser le genre; mais c’est
moius dans cet ouvrage qu’il faut chercher son
opinion à ce su je t, que dans le Dictionnaire des
Sciences naturelles, à l’article V is , parce que
comme il le dit lui-même, il a été trompé par un
passage d’Adanson. Ayant eu oc casion, aux iles
des Amis, d’observer ces animaux , nous allons
ajouter quelques faits de plus à ce qu’on sait
déjà.
En voyant sur nos dessins la petitesse des parties
extérieures de l’animal, comparées à la longueur
et à la pesanteur de la coqu ille, on préjuge
d’avance quels efforts il doit faire pour l’élever
et la soutenir, car elle ne traine pas ; ce qui est
visible par la beauté de son pOli. Quoique ce
Mollusque soit craintif et sorte peu au dehors, il
est cependant à présumer qu’il se meut souvent
et qu’il recherche les eaux claires, autrement il
serait recouvert de l’enduit limoneux qui souille
la plupart des Mollusques sédentaires.
L ’animal de la Vis polie, mâle, a la tête assez large,
les tentacules distants , excessivement petits et
courts : à peine y aperçoit-on les yeux vers le milieu
de leur longueur. Le pied est allongé, un peu
cylindriqué, évasé, sillonné en avant, portant un
opercule assez grand, ovalaire, bien régulièrement
onguiculé. Entre les tentacules sort assez communément
une grosse trompe cylindrique, susceptible
de se dilater en c lo ch e , ainsi que nous l’avons
représentée; la langue qu’elle contient est lisse ,et
sans apparence de crochets. L ’estomac est allongé,
mais peu dilaté. Les glandes salivaires qui entourent
l ’oesophage sont vermiculées, réunies en un seul
paquet arrondi comme dans la Mitre. L ’intestin,
après avoir passé dans le fo ie , revient à droite et
se termine par un assez gros rectum. L ’organe
biliaire occupe presque tout le reste de la spire
avec le testicule. Ces parties étaient trop racornies
dans nos individus, pour qu’à notre retour
nous ayons pu les développer convenablement,
et nous avons dit ailleurs les occupations pressantes
qui nous empêchaient, dans les relâches,
de tenter de faire de l’anatomie sur les animaux
fraisi Le canal déférent se montre sous la peau de
la cavité respiratrice, sous la forme d’un petit cordon
tremblé; il gagne la gaine de l’organe excitateur
, qui est longue , recourbée , ouverte à sa
pointe par où sort le péois proprement d it, qui
n’est que la suite du canal déférent. Sur le vivant,
ce corps était denticulé en scie sur un de
sesbords, tandis qu’uu autre individu de la même
espèce, conservé dans l’esprit-de-vin, l’avait seu