celui de l’Ovule oviforme est entièrement n o ir ,
avec de petits tubercules blancs : singulier contraste
avec la blancheur de la coquille, qui forme
une tranchante exception à la règle que nous
avons indiquée plus haut sur la similitude de
couleur des Mollusques avec leur test.
Nous ignorons qui a pu donner lieu à la fable
que les Cyprées changeaient de coquilles en grandissant.
Il ne faut qu’en voir une vivante ou
morte pour juger de suite de l’impossibilité du
fait. La plupart des Mollusques, même des plus
enroulés, comme certains Troques, abandonnent
assez facilement leur enveloppe par la cuisson
ou la macération dans l’esprit-de-vin; les Porcelaines
jamais. Il est toiit-à-fait impossible à cette
masse viscérale renflée de passer par une ouverture
aussi rétrécie, qui a valu à toute la famille
le nom d’Angiostome. Nous le savons mieux que
personne, nous, qui lorsque nous voulions conserver
l’animal d’une espèce précieuse étions
obligés de briser son enveloppe. On pourrait ob jecter
que ce n’est que dans le jeune âge où l’ouverture
est très-évasée. Rien n’a pu nous donner
le moindre soupçon de ce phénomène qui serait
unique, et répugne à être cru par quiconque a
quelque idée de l’organisation des Mollusques.
On ignorait encore la forme et le développcment
qu’était susceptible de prendre l’animal de
l’Olive. Il recouvre en partie sa coquille à l’aide
de son énorme pied se relevant comme un manteau,
et présentant en avant une sorte d’écusson
auriculé. Le manteau, proprement d it, est très-
court , et envoie postérieurement dans les sutures
un prolongement très-délié qui leur donne le
poli. Ce sont des animaux très-vifs, s’agitant beaucou
p, se relevant avec prestesse lorsqu’ils ont
été renversés, très-voraces, puisqu’on les prend à
l’Ile-de-France avec des appâts de viande. On les
trouve dans toutes les mers des tropiques dont
ils cherchent les plages sablonneuses. Les espèces
se maintiennent assez dans certaines localités.
Ainsi Tonga et les îles des Amis fournissent
l’Érythrostome ; et les Marianes, ce qu’on considère
comme sa v a r ié té , qui pourrait bien être
une espèce distincte. On trouve dans les Mobi-
ques la plupart des autres espèces, surtout la
Maure, dont les variétés passent au jaunâ tre , et
peut-être même au blanc. La couleur de l’animal
caractérise assez bien certaines espèces; mais il
en est d’autres où elle n’indique pas les différences
qu’offrent les coquilles. C’est un des Mollusques
que nous avons étudiés avec le plus de
soin sur un grand nombre d’individus. Nous en
avons même fait développer plusieurs centaines
Zoologie. T . I I . ^