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« un même arbre dont les branches seroient de différentes forces,
« différemment exposées, plus ou moins garnies de feuilles, etc., on
« pourroit trouver du Bon Chrétien ordinaire, du vert, du doré, du
« brun, du long, du rond , du satiné, celui d’Auch, celui d’Angle-
« terre, celui de Vernon et enfin celui Sans-Pepin; » en un mot,
toutes les variétés de P. de Bon Chrétien admises par les pépiniéristes.
De telles erreurs ne se discutent plus, et j’en ai déjà fait justice en
parlant de la P. de Beurré.
Mais Calvel est tombé dans une autre erreur ; lui qui, le premier,
a parfaitement décrit la P. d'Au ch , il la distingue à tort du Bon
Chrétien turc, dont il donne, quelques pages plus loin, une description
sommaire, en assimilant cette Poire au Gracioli.
Loiseleur-Deslongcliamps commet une erreur semblable en signalant
comme nouvelle sa P. Belle Bessa, qui n’est encore que notre
P. d’Auch.
Noisette et Poiteau, enfin, figurent très-exactement la P. d’Auch
sous le nom de P. d^Amour, mais empruntent une partie de leur description
à Duhamel, qui avait en vue la Poire Belle Angevine, comme
je l ’ai démontré soit en parlant de ce fruit, soit en décrivant la P. Gilot.
Voici, au surplus, la rectification de toutes ces erreurs :
Poire Trésor, Amour
Trésor
Amour
Amour
Belle Bessa
(Duhamel) = P. Gilot et Belle Angevine.
(Berryais) = P. Gilot.
(Berryais) = P . Belle Angevine.
(Noisette et Poiteau) — P. d’Auch.
(L o is e le u r )= P. d’Auch.
Bon Qirétien turc (Calvel) = P. d’Auch.
« Bon Chrétien d o ré ou d ’Auche » Dom Cl. Saint-Étienne, Hoxtv. Instr. bons
F ru its, p . m [1670].
« Le Bon Chrétien d ’Auche, qui e st sans p c p in , très-lo n g , e t le m eilleu r
de tous à Auche, mais n on en ce pa ïs ; il se colore comme les a u tre s Dons
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Chrétiens, suiviint l’aspe ct q u ’on leu r d o n n e , mieux en espa lie r q u ’en biiis-
,son. 1) Merle t, Abrégé bons F ru its, p. 113 [1675].
« Le Bon Chrétien d’Auche, q u i est sans pépin, très-long, est le meilleur de.
tous à A u c h e , mais no n en ce païs; il se co lo re comme les a u tre s Bons
Chrétiens, suivant l’aspe ct q u ’on leu r d o nne, mieux en E sp a lie r qu ’en Buisson.
Depuis q u e les tig res se so n t d éc laré s si p uissants ennemis de c e t A r b r e , il
faut b ien pre n d re g a rd e de n e le plus expose r en plein Midy, mais bien au
Levant, e t même au Couchant, qui donne le F ru it p lu s verd, mais d u re plus
lo n g tem p s e t ja u n it trè s -b ie n en m û ris sa n t.... » Merle t, t. c., p . 99 [1690].
« Bon Chrétien d ’Auch. C’est p e u t-ê tre la p lu s g ro s se , la plus belle e t la
plus p arfaite des p oires, dans u n te rra in e t à une exposition q u i lui convienn
e n t; m a lh eu reu sem en t il s’en trouve peu de favorables. Ce n’e st q u ’à Auch
q u ’on p e u t s’en fa ire une ju s te id ée , e t même tous les environs d ’Auch ne
sont pas éga lement p ro p re s à sa c u ltu re . Ce fru it p e rd beaucoup de sa grosseu
r e t de sa q u alité lo rsq u ’on le greffe ailleurs. J e n’en ai jamais pu o b ten ir
à Toulouse qui p û t ap p ro ch e r de celui d o n t j ’avais tiré les ram e au x pour
écussonner. Cet a rb re ré u ssit mieux su r fran c q u e su r cogna ssie r, où il n ’a
qu ’une existence éphémèi'e; d ’ailleu rs son fru it e st o rd in a irem en t sec e t u
un e fo rte c a rriè re su r ce sujet. Il vien t bien en plein vent e t en esp a lie r, s’il
est ta illé long. Le fru it est plus gros dans c e tte d e rn iè re c irc o n s ta n c e , mais
moins p arfumé. Bien cultivé e t en b o n te rra in , le fru it est très-g ro s; j ’cn ai
vu qui avaient au moins q u a tre pouces d e d iam è tre e t p lu s; comme tous les
Bons Chrétiens sa forme e st celle d’u ne ca lebasse ; il est quelquefois plus renflé
d ’un côté q u e d e l’au tre ; v ert d ’a b o r d , il ja u n it in sen sib lem en t à m e su re q u ’il
ap p ro ch e de sa m a tu rité . La p a rtie exposée au soleil se couvre d ’un vermillon
é c la tan t qui re lève sa b ea u té. Son p arfum av e rtit l ’o d o ra t de l ’épo q u e où ce
fru it est bon à m an g e r. Sa c h a ir est c a ssan te, mais d ’u n e saveur do u c e , sucrée
e t re levée . Il lui arriv e souvent d’ê tre v e rreu x , e t il offre une p a rtic u la rité
qui fait assez exc eption : c’e st q u ’il e s t c om m u n ém e n t sans pépins. Celle
p oire m û rit, dans les d ép a rtem en ts m é ridionaux, à la fin de ju ille t, et à p eu prè s
trois semaines ou u n mois plus ta rd a ille u rs , suivant les climats. « Calvel,
Traité P ép in ., p . 298 [1803.]
« Bon Chrétien turc. Cette variété, qui est au ja rd in d u Muséum d ’h ist. n a t.,
d ’où elle s’est r é p a n d u e , se ra p p ro ch e beaucoup du G racioli, dont il p a ra ît
q u ’elle n ’e st q u ’u ne so u s-v a riété, q u o iq u ’il y a it quelques nu an c es dans la
forme du fruit. Celui-ci m û rit plus ta rd . Ses feuilles sont plus ro n d e s , e l
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