
quelle, niùrissanl à la fin d’octobre, turbiné ou ventru; à queue ren-
fiee auxdeux exlrénaités, parsemée de petites verrues, insérée dans l’axe
du fruit ou un peu obliquement, et présentant à son insertion un gros
renflement cbarnu, plissé, de même couleur que la peau avant sa maturité;
pm« d’un jaune pâle, semblable à celledes Blabquels, sans co-
' ioration rouge du côté du soleil, parsemée de petits points verdâtres
ou fauves, rarement entremêlés de quelques légères marbrures; oeil
placé au milieu d'une dépression très-régulière, â divisions étalées ou
dressées, étroites, canaliculées, verdâtres, cotonneuses, légèrement
écartées les unes des autres; coeur très-grand, se confondant avec la
cbair, entouré de nombreuses granulations; loges très-grandes, naissant
assez près du pédoncule; pépins très-allongés, bruns; lacune
centrale linéaire, subéreuse, ou nulle.
C h a ir f o n d a n te , t r è s - g r a n u l e u s e , la is s a n t u n peu d e m a r c d a n s la
b o u c b e , ju t e u s e ; e a u s u c r é e , p e u r e l e v é e , d ’u n e s a v e u r d o u c e e t u n
p e u lie rb a c é e .
Lenom de Poired’Angora a été donné à plusieurs espèces de grosses
poires, telles que le Calillac, la Belle Angevine, avec lesquelles le véritable
Poirier d’Angora n’a , comme on vient de le voir, aucune ressemblance.
L’arbre que possède le Muséum lui a été envoyé par
.M. Léon Leclero, et les notes suivantes que m’a fournies son jardinier,
M. François Hutin, s’accordent parfaitement avec ce que j’ai observé
moi-raême. Voici ce qu’il m’écrivait à la date du 3 septembre 1861 :
« M o n s ie u r ,
« J e puis vous d o n n e r tous les re n seig n em en ts que vous p o u rrez d é sire r
su r la Poire d’Angora. Elle n ’a au c u n e analogie avec la P . de. L iv r e , encore
moins avec la Belle Angevine. L’a rb re e s t trè s-fa c ile è re co n n a ître , au milieu
d ’une p lan ta tio n , à ses g randes feuilles a r ro n d ie s , trè s - lu is a n te s , e t re ssem blant
à celles du P o irie r de Curé ; leu r déve loppement devance de h u it à dix
jo u rs ce lu i de to u te s les au tre s varié tés ; ses rame au x sont trè s -g ro s e t très-
dilfus. Ses fruits sont de p rem iè re gro sse u r e t rap p e lien t uii peu la forme
d 'u n T.em Leclerc; le u r q u eu e est aussi longue, mais plus grosse. Ces fruits
IS
D. D ANGORA.
sont je cro is, uniq u es p a r leu r co lora tion, q u i , avant l ’é p o q u e de leu r nialu-
u r, e , e st ab so lum en t celle d e la p etite Po ire de Cire. L eu r ch a ir est d em i-
fondante , ou p lu tô t cassante , e t le u r m atu rité a lieu vers la fm. d ’o cto b re . ..
La première mention de la Poire d’Angora appartient à Tonrncforl
qn. 1 observa aux environsde Brousse. .. Le 2 novembre, dit-il, nous pa,;
limes d Angora, pour Brousse... Boibazar (1) esl une petite ville bâtie
sur trois collines à peu près égales, dans une vallée assez resserrée
Les maisons sont à deux étages, couvertes assez proprement avec des
planches ; mais il faut toujours monter et descendre. Le ruisseau de
Beibazar sejelte dansl’Aïala après avoir fait moudre quelquesmoulins
e porte la fertilité dans plusieurs campagnes partagées en fruitiers
et en potagers. C’est de là que viennent ces exeelleules poires que
on vend a Conslanlinople sous le nom de Foire d’Angora ; mais elles
sont fort tardives, et nous n’eûmes pas le plaisir d’en goûter... » (Tour-
nefort, Relat. d \m Vogage du Levant, vol. II, p. 4G4 .)
Pour compléter l’histoire de cette belle Poire, je transcris la lettre que
M. Léon Leclero, ancien député de la Mayenne, adressa au président
I Académie des Sciences de ITnslilut, le lô janvier, et qui fut
communiquée dans la séance du 4 février.
« M o n s ie u r l e P r é s id e n t ,
"Ot™ ¡‘l i s t r e T ourne
o u s ,„n a is à l a t l c n l io n d e l’Europo la P o ire d ’Aayo™. Depuis lors m,
au tre voyageur l’a ég a lem en t c itée avec éloge , e t des com m u n ica tio n s or’ales
toutes ré cen te s me m e tten t dans le cas d ’a ffirmer q ue. daus ce m om e n ? e u
r o i e , elle com m u e d é f a i r e , en h iv er, les délices de Constantinople Vous
savez mieux que m o i. Monsieur, q u e noire, g ra n d b otaniste n ’avail p o in t d é daigné
la oonna.ssaneo des fruits. Aussi, lorsque su r son chemin e f i T i l
par exemple, ,1 vient à re n c o n tre r q u e lq u ’une de nos variétés, n e ’m an q u e -t-ii
P.IS do les m d iq u o r p a r lo nom sous lequel nous les connaissons c t t ce
[ n T onc t‘T ' ' d e l’obdonc
tiès-p ro b a b le ou p lu tô t ce rta in q u ’il s ’agit ici d ’u n e variété
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( I ) Ce ibiu a r e s l à 850 m è tre s d ’a ltllu d e e t so u s le 4 0 - d eg ré . L. N.
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