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il:
F r u it mûrissant à la fin d’octobre, arrondi, moyen ou petit; pédoncule
droit ou oblique, ronllé à son origine et épaté à son insertion
sur le fruit, brun ou olivâtre; pen» épaisse, mate, à fond jauno-ocreux
ou jaune terne à Tombrc, recouverte de taches ou de marbrures fauves
un peu rudes, parsemée de points gercés et teintée au soleil de rouge-
brun qui rappelle la couleur de \îx Poire de Qiiessotj ; oe i l p h x c é m milieu
d'une dépression régulière, entourée de zones concentriques, à divisions
ordinairement courtes ou tronquées, cotonneuses ; coe u r de même
couleur que la chair, dilaté transversalement, entouré de nombreuses
et grosses granulations; loges moyennes ou petites; pépins noirs ou
fuligineux, arrondis; lacune centrale subéreuse.
Chair blanchâtre, ferme, fine, très-juteuse; eau sucrée-acidulée,
légèrement astringente comme dans la Crassane, mais franchement
musquée. — Très-bon fruit.
Nos pépiniéristes ne connaissent plus aujourd’hui la Bergamole
rouge, dont les pomologistes anglais se sont attribué la découverte
vers le commencement de ce siècle. Il est évident pour moi qu’un
amateur anglais aura reçu la Bergamote rouge, dont l’origine sesera
perdue, et que le major Gansell aura cru obtenir ainsi un fruit nouveau.
En présence de l’incontestable identité des deux fruits (Bergamote
rouge et Gansell), je suis convaincu que le nom de Bonne
rouge, que Georges Bindley considère comme un synonyme postérieur
au nom de Gansell, n’est qu’une altération du nom abrégé de
Bergamole rouge, et que nous aurons réimporté plus tard en France,
sous un nom anglais, la vieille poire décrite par Duhamel, et que le
3Ius6um a également reçue sous le nom de Beurré d'Argenson. Il est
certain que le nom de cette prétendue poire Bonne rouge m se retrouve
dans aucun des nombreux ouvrages de pomologie que j’ai pu consulter.
Je ferai remarquer en outre que tous les pomologistes anglais
comparent la couleur de leur Bergamote Gansell à celle du Doyenné
roux, et qu’il ne peut être ainsi question de le rapporter à la Poire de
llamden, dont la peau est verte et que j’ai publiée dans la 39® livraison
du Jardin friiilier du Muséum. Il est probable que cette comparaison
de la Bergamote rouge avec le Doyenné roux aura entraîné M. Ed.
Lucas à considérer les deux fruits comme identiques.
En résumé la Bergamote rouge a pour synonymes : la Bergamole
Gansell, la Bergamole Broca, le Beurré de Gurle, le Beurré d’Argenson
et la Bonne rouge, si on tient à maintenir ce dernier nom absolument
inconnu en France.
(C Bergamote rovge. — Ce p o irie r est vigoureux. Ses bourgeons so n t gros et
l'orls, (l’un b ru n c la ir j a u n â tr e , semés de gros points. Ses boutons sont très-
c o u rts , petits, p eu éc arté s de la b ra n ch e , a tta c h é s à des su p p o rts gros e t re n flés.
Ses feuilles sont petites, allongées, larges vers le pédicule, qui e.st m en u
e t très-lo n g , plates, sans aucune d e n te lu re , longues de tren te -d eu x lignes,
larges de dix-neuf. Ses fleurs ont seize lignes d e d iam ètre . Les p éta le s sont
p re sq u e ovales, creusés en cuilleron. Le fru it esl d e moyenne g ro sseu r, ayant
vin g t-q u atre lignes de d iam è tre su r vingt-deux lignes de h a u te u r, tu rb in é . Le
côlé de la té te est un peu apla ti, e t l ’oeil est placé d an s un p e tit enfoncement.
La q u eu e , longue de trois à dix lignes, assez grosse, est p lantée dans une cavité
é tro ite ou en enfoncement. La peau est d ’un ja u n e foncé. Du cô té du soleil
elle prend plus de rouge q u e les au tre s Bergamotes. La c h a ir e s t pre sq u e
fo n d a n te , devient cotonneuse e t m o llit p rom p tem e n t si on laisse m û rir le
fru it su r l'a rb re . L ’eau est relevée e t trè s-p a rfumé e , p eu ab o n d a n te dans l ’ex-
U'ême m a tu rité du fru it. Cette p o ire m û rit vers la m i-sep tem b re ; elle est
très-mu sq u é e, un peu sèche, mais trè s-b o n n e en compote. Quelques p ép in ié ristes
l’a p p e lle n t Crassane d'été. Comme il se ch a rg e beaucoup de fru its ,
souvent ses plus grosses p o ires n’ont que vingt e t une lignes de d iam è tre su r
d ix -n eu f ou vingt de h au te u r, n Duhamel, Arbr. fr u it., vol. 2, p. 162, tab. 29,
fig. 6 [1768].
H Bergamole rovge. — C’e st un fru it assez estimable, s in g u liè rem e n t musq
u é ; mais, comme sa c h a ir est u n p e u sèche, les gens délica ts la mangent
plus volontiers cu ite que c ru e e t l’on p e u t d ire q u ’elle e s t exc ellente en compote.
»Mayer, Pomon. Pranco'n.ica, p. 210, n® 38 [1801].
« Bergamole rouge. — Ses fleurs re s sem b le n t à celles du Milan blanc ou
Bergamote d'été, mais ses feuilles sont p lu s p e tites. Le fru it en a la fo rm e ,
mais est plus p etit. Sa p ea u , d ’un ja u n e foncé, se colore d ’un rouge o bscur
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