p . BELLE ANGEVINE,
grosseur monstrueuse, présentant quelquefois un très-léger sillon
iongitiidinal; à queue oblique, cylindrique, charnue, fauve, opaque,
ordinairement accompagnée de quelques petits plis à son insertion sur
le fruit; peaa jaune citron ou jaune doré et d’un rouge très-brillant
du côté du soleil, parsemée de points bruns arrondis, quelquefois
entremêlés de petites marbrures, plus rarement de taches, soit dans
la partie renflée, soit dans le voisinage du pédoncule, vers lequel on
observe-quelquefois une sorte d’empreinte fauve assez épaisse; oeil
placé au milieu d’une petite dépression entourée de légères protubérances
pointillées de brun, à divisions dressées, lancéolées, verdâtres;
coeur dessinant sur la coupe du fruit un losange allongé,
entouré de petites granulations ; loges étroites, rapprochées de Taxe ;
pépins bruns noirâtres; lacune centrale étroite, atténuée vers l ’oeil.
Chair cassante, spongieuse, laissant du marc dans la bouche,
sucrée, sans parfum. Fruit d’ornement.
Quelques personnes confondent â tort ce magnifique fruit, soit
avec la P. d’Angora, soit avec la P. Gilot, auxquelles on a appliqué
également le nom de P. d’Amour. Duhamel lui-même paraît avoir
mêlé à sa description quelques-uns des caractères de la P. Gilot, Je
les ai mis entre crochets : on verra qu’en retranchant quelques
mots à sa description elle ne laisse rien à désirer par son exactitude
et qu’elle s’applique parfaitement à la P. Belle Angevine. C’est afin
d’éviter à l ’avenir cette fâcheuse confusion, pour un fruit qui compte
plus de vingt synonymes, que j ’adopte le nom sous lequel on le
connaît aujourd’hui, quoique rien ne m’autorise à le croire originaire
de l’Anjou.
Les fruits semblables â celui que je rejirésente ic i, sans être de
beaucoup les plus volumineux, se payent ordinairement en hiver
8 on fO francs. Ils servent d’ornement aux surtouts (fu'on
place au milieu des grandes tables. I.u Société d’ilorticullure de
Tours en a obtenu, en 184G, du poids de 2 kil. 250 gr. (environ
quatre livres et demie), et qui mesuraient 0“ ,25 de hauteur sur 0"‘,49
de circonférence.
'( Le P o irie r d’Amour e s l un fo rt b on a rb re , qui ra p p o rte q u an tité d e fort
beaux e t b ons fru ic ts, qui est fo rt excelfent e t se g ard e lo ngtemps. F aites-le
p la n te r à l’ab ry des vents, afin q u ’il ne fasse p o in t tom b e r les fruic ts qui vient
gros. B Cl. Mollet, Théâtre des P la n s e t J a r d ., p . 38 [1652].
« La P. de T ré so r ou d ’.Amour est en c o r plus g ro s s e , plus ja u n a stre , e t a
l’eau plus d ouce et moins â c re q u e le Rateau. » Merlet, Abrégé bons Fruits,
p. 117 [167.5].
<1 Ti-ésor, Amour [Pyrus fru c tu omnium m á x im o , u trinque acuto, citrino,
svpersparsis maculis fu lv is , b rum a li). Cette P o ire est la plus grosse de
to u te s . S ur les plein-vent elle a com m u n ém e n t q u a tre pouces de diamètre
su r q u a tre pouces n eu f lignes d e h a u te u r, e t souvent il s ’en tro u v e de beaucoup
plus grosses (celles d 'e sp a lie r e t des b uissons so n t e n c o re d ’un volume
plus c o n s id é rab le '. Sa forme e s t o rd in a irem en t allongée, renflée p a r le milieu,
d im in u a n t d e gro sse u r vers l’oe il, qui e s t p e tit, e t p lac é dans un apla tissem
en t ou un enfoncement trè s -p eu creu sé. Le côté d e la q u eu e s ’allonge el
d iminue davantage de g rosseur, se te rm in a n t p re sq u e ré g u liè rem en t en p ointe
obtuse ou tro n q u é e , au som me t de laq u e lle la q u eu e , fo rt g ro s s e , e t longue
d ’environ un pouce, est plantée dans une cavité assez se rré e e t profonde.
[Quelquefois la h a u te u r d u fru it n’excède son d iam è tre q u e d e trois ou q u a tre
lig n e s ; son p lu s g ra n d re n flem en t e s t vers la té te , e t sa forme im ite un cône
fort tro n q u e . Les plus gros fru its sont souvent apla tis su r le u r d iam è tre , qui
est de q u a tre ou cinq lignes p lu s é tro it d ’un côté que de l’a u tre .] La p e a u est
un peu ru d e au lo u ch e r, d ’un jau n e -c itro n [tellem en t tave lé e de jau n e -b ru n
ou fauve q u ’on n ’a p e rço it p re sq u e p o in t la co u le u r jau n e ]. La ch a ir est b la n ch
e , sans au c u n e p ie rre , ten d re e t p re sq u e fo n d a n te , lo rsq u ’elle e s t bien
m û re . L ’eau est ab o n d an te, d o u ce , sans a u c u n g o û t d ’âc re lé ni de sauvageon.
Celle P o ir e , assez d o u c e p o u r ê tre mangé e c ru e p a r ceux d o n t le g o û t n ’est
pas très-difficile, est ex cellente '’.u ite , e t beau co u p p ré fé rab le aux P o ire s de
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