
gulier et un peu déjeté au sommet; à queue cylindracée, verte, plus
ou moins enfoncée dans le fruit, quelquefois entourée de bosses ; peau
épaisse, verte, recouverte d’une légère teinte glauque avant la maturité,
parsemée de points grisâtres, gercés, entremêlés de quelques
petites taches olivâtres, lisses ou à peine squammeuses; oeil placé
au milieu d’une dépression plus ou moins profonde, régulière, entourée
de très-fines zones concentriques, à divisions conniventes, lancéolées,
un peu cotonneuses, persistantes ou caduques; coeur petit,
ovale, blanc, entouré de très-nombreuses et grosses granulations; loges
petites, rapprochées de l’axe; pépins noirâtres; lacune centrale
étroite ou nulle.
C h a ir d ’u n b l a n c v e r d â t r e , trè s - ju t e u s e q u o iq u e rem p lie d e g r a n
u l a t io n s , t r è s - f o n d a n t e ; e a u s u c r é e , a c id u lé e , p a r f u m é e , u n p e u
fe n o u illé e . — Très-bon fr u it.
La chair de la Poire d’Ange présente ordinairement à la maturité
extrême un caractère singulier, celui de brunir fortement sans mollir
et de se conserver ainsi pendant plusieurs Jours ; sa saveur est comparable
alors à celle des Poires cuites au four. Je crois qu’une Poire cultivée
dans la Lombardie et la Vénitie, sous le nom Fera Morota, doit
être rapportée à la nôtre, si j’en juge par la forme et le phénomène
particulier qu’elle présente à la maturité.
Le Poirier d’Ange se rencontre dans plusieurs des petites provinces
qui avoisinent Paris ainsi que dans l ’Orléanais ; on le désigne dans la
Brie et dans le Hurepoix sous le nom de Muscat vert, Petite Mouille-
Bouche, et à Orléans sous le nom de P. Desse ou P. Dosse.
Dora Claude Saint-Etienne cite une Poire d’Ange « ronde , grosse
comme Orange, rouge et jaune, peu pierreuse », qui est fort différente
de celle de Merlet, qui est la nôtre.
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« La P o ire d’Ange est assez sem b lab le au Sa lvia li ; elle est plus plate e t plus
b e u r r é e , mais n’a pas tan t d’o d e u r ni ta n t d e sucre ; elle a comme un b o u r-
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re le t vers la q u e u e , qui es( enfoncée .» Merlet, Abrégé b o n sF r ., p. 73 [1690].
« Cette P o ire e s t petite, de la fo rme d’une to u p ie , ayant 20 lignes rie h au te
u r su r 18 de d iam ètre . Elle s’a rro n d it p a r la tê te , où l’oeil, qui e s t assez gros,
e s t placé p re sq u e à fleur du fru it, au c e n tre d 'u n e cavité trè s -p e u profonde.
La q u eu e e s tm e n u e , verte , longue de 17 lignes ; àP e x lrém ité du fru it où elle
s’a ttach e il y a quelque s bosses. La peau est fin e, d ’un v ert ja u n â tre . La
cha ir est demi-c assante, assez üne. L’eau est très-mu sq u é e. Celte P o ire m û rit
au com m en c em en t du mois d ’août. Elle n ’est pas su je tte à dev en ir pâteuse ;
on la reg ard e comme u n e variété du S a lv ia ti, plus allongée, e t moins grosse,
et moins bonne. » Duhamel, Arbr. fr u it., p. 138, n° 22 [1768].
« La Po ire d ’Ange, plus p ré co ce e t plus p etite q u e le Salviati, verte , ja u n is san
t à l’époque de la m a tu rité , est apla tie su r le h a u t , en forme d e toupie.
Elle m û rit vers la m i-lh e rm id o r (c omm e n cem e n t d ’ao û t). » Calvet, T ra ité
génér. Pépin., p. 290 [1803 ].
« F r u i t p e t i t , tu rb in é , bosselé vers la q u e u e , d ’un v e rt ja u n â tr e ; à ch a ir
assez fine, demi-c assante, très-mu sq u é e. Mûrit au com m en c em en t d ’août. On
le re g a rd e comme u n e v arié té d u SafomiL» tü o h e i\c ,N o u v . Jard. f r u it ., p. 117
[1839].
« D u h am e l(l) d it q u ’on re g a rd e la P o ire d ’Ange comme u n e v arié té de Salviali
; je crois que cet a u te u r au ra it com b a ttu ce tte idée s’il e û t p o rté son a tte n tion
su r la g ra n d e diffé renc e q u ’il y a e n tre ces deux a rb re s . Le P o irie r d ’Ange
e st vigoureux, d ro it, fo rman t une belle q uenouille. Les scions so n t longs, d ’un
v e rt un p eu ja u n e , ni ce n d ré s ni co u d é s, m a rq u é s de beaucoup d e lenticelles
d e diffé rente s forme s ; ils o n t les su p p o rts apla tis, avec u n e a rê te su r le
d o s, les yeux co u rts e t com p rim é s comme d an s les P omm iers, d o n t c e t a rb re a
u n peu le ton au p rin tem p s . Les feuilles sont g ra n d es, o b lo n g u e s , creusée s la
p lu p a rt en g o u ttiè re e t a rq u é e s en a r r i è r e , e n tiè re s en leurs b o rd s, d’un beau
v e rt foncé e t lu isa n t en dessus, p âle s e t u n p eu aranéeuses en dessous. Le fru it
de moyenne g ro sse u r, tu rb in é , oblus, ré g u lie r, h a u t de M m illim ., 'a rro n d i au
somme t, où l’oeil se trouve â fleur. Cet oeil a l ’in té rie u r ro u g e â tre ainsi q u e la
base pe rs is tan te des étamin e s ; le côté d e la q ueue est oblus, a p l a ti , co u v e rt .
d’une tach e ro u sse e t m a rb ré e ; la q u eu e est c o u rte ,' ro id e e t b ru n e . La peau
(1) On voit que Duhamel a suivi l’exemple cie son prédécesseur en adoptant l’opinion de
Merlet, qui, le premier, a comparé la P. d'Ange à la P. Salviati. 1 '
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