
assez court, droit, épaissi, bosselé ou coudé à son insertion sur le
fruit, fauve, parsemé de quelques lenticelles; peau olivâtre-bronzée,
parsemée de gros points gercés, isolés ou reliés les uns aux autres
par de très-fins linéaments, entremêlés de taches ou de marbrures
ferrugineuses ou d’un brun marron et légèrement squammeuses; oeil
à fleur de fruit ou placé au milieu d’une très-fail)le dépression
marquée de zones concentriques, à divisions assez petites, entières
ou tronquées, quelquefois teintées de rose à la base; coeur arrondi,
entouré de quelques granulations; loges moyennes, presque complètement
occupées par des pépins bruns ou noirâtres; lacunes
allongées, atténuées vers l’oeil.
Chair blanche, fine, très-fondante, juteuse, remarquablement
jiarfumée. Délicieux fruit.
Contrairement à l’opinion de la plupart des pomologistes modernes,
je distingue le Beurré gris des autres variétés auxquelles La
Quintinye, le premier, l ’a réuni. 11 ne m’est jamais arrivé, en effet,
de rencontrer les Beurrés vert, gris, jaune, roux et rouge sur le même
arbre, ainsi qu’il le prétend; si la P. de Beurré gris revêt, dans
i|uelques circonstances, une teinte plus ou moins brune ou lironzéc,
il ne lui arrive jamais de présenter ni la brillante coloration rouge,
ni la saveur de la P. d’Amboise. 11 suffira, au surplus, de comparer
les figures que je donne des deux fruits pour les reconnaître
et pour justifier la manière de voir des pomologistes dn dix-septième
siècle.
« L e P o irie r de Beurré est u n fo rt bon A rb re ; il s’ap p e lle a u trem e n t; les
.Anciens luy o n t do n n é le nom d’Isambe rt, e t de n o sire temps nous l’appelions
Beurré, p a rc e q u e son fru ic t es tan t en m a tu rité , si to s t q u e l'on en met un
morce au dans la b o u ch e , il fond comme le b e u rre , e t a le goust od o rifé ren t;
il n ’est n u llem en t délica t aux in ju res du tem p s ; vous le pouvez faire planter
dans vos vergers avec les a u tre s ; si vous le voulez faire g re ffe r su r un P o irie r à
d eux-Testes, le fru ic t en sera e x c e lle n t.» CI. Mollet, Théâtre des P la n s et
J a rd ., p. 31 [1652].
« Beurré g ris , dit F o n d a n t, esl g ris , lo n g , g ro s comme Fianc-Kéal. —
S eptembre . » Dom Cl. Saint-Étienne, Nouv. In s tru c t., p. 57 [1670].
« Le B eu rré gris est plus ta rd if, moins âp re e t p lu s fo n d an t q u e le rouge;
cl le B eu rré verd est le moindre de to u s , son eau e stan t plus fa d e e t moins
relevée. P o u r avoir d u B eu rré b o n , longtemps à m a n g e r, il faut le laisser su r
l’A rbre tan t q u ’il tom b e , e t en m e ttre qu elq u e s Arb res en mu railles au Soleil
c o u c h an t, ainsi q u e d ’autres espèces, q u i vont de beaucoup plus loin. » Merlet,
Abrégé bons Fruits, p . 75 [1690].
« Beurré gris. C’est une assez g ran d e P o ire , de forme un p eu obloiigue ,
sans ê tre fo rt v e n tru e , au re s te un p eu ra b o te u se e t in é g a le , e t souvent un
peu tortue. Sa peau est ru d e e t trè s -m in c e , sa co u le u r d’im g ris jau n â tre . La
ch a ir en est m o elleu se, trè s -su c cu le n te , fondant su r la langue comme du
b eu rre ; le g o û t en est Irès-savoureux e t relevé ; e t bien des p erso n n es la tie n n
e n t p o u r la p lu s savoureuse d e to u te s les P o ir e s , de façon q ue, si c e tte Poire
se trouvoit d an s to u te s les différentes saisons, on se passe roit aisément de
toutes les a u tre s so rte s. » Knoop, Pomol., p. 114 [1771].
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