1 3 6 H i s t o i r e N a t u r e l l e
m agot & quelques autres o n t bien les m êm es in clinations
; mais c om m e ils fon t plus petits & m o in s p é -
tulans , on les rend n iod eftes à cou p d e f o u e t, au lieu
que le babouin eft n o n -feu lem en t in corrigible fur c ela ,
m ais intraitable à tou s autres égards.
Q u elq u e v io len te que fo it lap alfion d e c es anim aux,
ils n e produifent pas dans les pays tem pérés ; la fem elle
n e fait ordinairem ent qu’un p etit qu ’elle porte entre fes
bras & a tta ch é, pour ainfi d ir e , à fa m am elle ; elle eft
fujette c om m e la fem m e à l’évuacation p ério d iq u e, &
cela lui eft com m u n avec tou tes les autres fem elles d e
fm ges qui o n t les feffes n u e s ;a u r e ft e , c es babouins
quoiq u e m échans & féro ces n e fon t pas du n om bre des
anim aux carnaflîers, ils fe nourriffent principalem ent de
fru its, d e racines & de grains ; ils fe réuniffent * &
s’entend ent
n’ont point de poils fur les feffes, elles font fi pleines de cicatrices
& d’égratignures, qu’il femble n’y avoir pas même de peau : ce font
des animaux d’une Iafoiveté inexprimable. Defçription du cap de Bonne-
efpérance, par Kolbe ,' tome I I I , page j ÿ . — Papio , animal libidinofwti,
fceminis facile vim infert. Linn. fyjl. nat. edit. X, psg. 25.
* Les babouins aiment paffionnément les raifins, les-pommes, &
en ge'ne'ral les fruits qui croiflènt dans les jardins. . . . . . . Leurs dents
& leurs griffes les rendent redoutables aux chiens , qui ne les vainquent
qu’avec peine , à moins que quelque excès de raifin ne les ait rendus
roides & engourdis. . . . J’ai vu qu’ils ne mangent ni poillon ni viande,
fi elle n’a été premièrement cuite & qu’elle ne foit accommodée de
la manière dont les hommes la mangent, & qu’ils avalent fort avidement
de la viande ou du poilïbn bien apprêtés..........Voici la
manière dont ils pillent un verger, un jardin ou une vigne : ils:font
pour l’ordinaire ces expéditions en troupes ; une partie entre dans l’enclos,
fnnrïis
s'entendent pour piller les jardins; ils fe jettent les
fruits de main en main & par-deflits les murs, & font
de grands dégâts dans toutes les terres cultivées.
Caradères diftindifs de cette efpèce.
Le papion a des abajoues & de larges callofités fur
les feffes, qui font nues & de couleur de fang ; il a la
queue arquée & de fept ou huit pouces de long; les
dents canines beaucoup plus longues 8c plus groffes à
proportion que celles de l ’homme ; le mufeau très-gros
Se très-long, les oreilles nues, mais point bordées, le
corps maffif & ramaffé , les membres gros 8c courts,
les parties génitales nues & • couleur de chair; le poil
long 8c touffu, d’un brun-rouffâtre & de couleur affez
tandis qu’une autre partie refie fur la cloifoii en (èntinelle, pour avertir
de l’approche de quelque danger ; le relie de la troupe eft placé au
dehors du jardin à une diftance médiocre les uns des autres, & forme
ainfi une ligne qui tient depuis l’endroit du pillage jufqu’à celui du
rendez-vous; tout étant ainfi difpofe , les babouins commencent le
pillage , & jettent à ceux qui font for la cloifon les melons, les courges,
les pommes, .les poires, &c. à mefure qu’ils les- cueillent ; ceux qui
font fur la cloifon jettent ces fruits à ceux qui font au bas, & ainfi
de fuite tout le long de la ligne, qui pour l’ordinaire finit for quelque
montagne ; ils font fi adroits , & ils ont la vue fi prompte & fi jufte,
que rarement ils laiflènt tomber ces fruits à terre en fe les jetant les
uns aux autres : tout cela fo fait dans un profond filence & avec
beaucoup de promptitude. Lorlque les fèntinelles aperçoivent quel-
qu un, elles poufîènt un cri ; à ce fignal, toute la troupe s’enfuit
avec une vîteffe étonnante. Defçription du cap de Bonne-ejpéremce, par
JÇolbe, tome I I I , page y p ù “ fuiv.
Tome X IV . S