» abattaient fous eu x .... Le mâle fut malade en rade;
» H fe faifoit foigner comme une perfonne ; il fut même
» fàigné deux fois au bras droit : toutes les fois qu il fe
» trouva depuis incommodé, il inontroit fon bras pour
» qu’on le faignât, comme s’il eût fu que cela lui avoit
fait du bien ».
Henri Groffe * dit « qu’il fe trouve de ces animaux
» vers le nord de Coromandel, dans les forets du do-
» maine du Raïa de Carnate ; qu’on en fit préfent de
» deux, l’un mâle, l’autre femelle à M. Home , Gou-
» verneur de Bombay ; qu’ils avoient à peine deux pieds
» de haut, mais la forme entièrement humaine ; qu’ils
» marchoient fur leurs deux pieds , & qu’ils étoient d’un
» blanc pâle, fans autres cheveux ni poil qu’aux endroits
» où nous en avons communément ; que leurs aéiions
» étoient très-femblabies pour la plupart aux àélions hu-
» maines, & queleur mélancolie faifoit voir qu’ils fentoient
» fort bien leur captivité; qu’ils fàifoient leur lit avec foin
» dans la cage dans laquelle on les avoit envoyés fur le
» vaiffeau ; que quand on lesregardoit, ils cachoientavec
» leurs mains les parties que la modeftie empêche de
» montrer. La femelle, ajoute-t-il, mourut de maladie fur
» le vaiffeau, & le mâle donnant toutes fortes de fignes
» de douleur prit tellement à coeur la mort de fa compagne,
» qu’il refufh de manger & ne lui furvécut pas plus de
deux jours ».
* Vôyage aux Indes orientales , par Henri Grofïe, traduit de
J’Anglois. Londres, iy p S , page3 2 9 & Suivantes,
François
François Pyrard a rapporte « qu’il fe trouve dans la
province de Sierra-liona une efpèce d animaux, appelée «
‘barts, qui font gros & membrus, lefquels ont une telle «
induftrie, que fi on les nourrit & inftruit dejeuneffe, ils «
fervent comme une perfonne ; qu’ils marchent d ordi- «
nairé fur les deux pattes de derrière feulement ; qu ils «
pilent ce qu’on leur donne à piler dans des mortiers ; «
qu’ils vont quérir de l’eau à la rivière dans de petites jf»
cruches qu’ils portent toutes pleines fur leur tê te , «
mais qu’arrivant biçntôt à la porte de la maifon , fi on tc
ne leur prend bientôt leurs cruches , ils les laiffent<£
tomber , & voyant la cruche verfée & rompue , ils fe «
mettent à crier St à pleurer» . Le Père du Jarric , cite
par Nieremberg 11, dit la même chofe & prefque dans
les mêmes termes/ Le témoignage de Schoutten c s ac- -
corde avec celui de Pyrard au fujet de l’éducation de ■
ces animaux: « on en prend , dit-il, avec des lacs , on
les apprivoife , on leur apprend à marcher fur les pieds «
de derrière & à fe fervir des pieds de devant qui font «
à peu près comme des mains, pour faire certains ou- «
vrages St même ceux du ménage, comme rincer des
verres, donner à boire , tourner la broche, &c. » J ’ai É
vu à Java ( dit le Guat d ) un .finge fort extraordinaire ; «
1 Voyages de François Pyrard de Laval. Paris, 1 6 1g , tome I I ,
page 3 3 1 .
b Euh Nieremberg. H ifl.nat. Peregrin, lib. IX , cap. xi.v. -
* Voyages de Gaut. Schoutten aux Indes orientales. Amßerd, i y 0 y *
d Voyages de Fr. le Guat. Tome 11, pages ÿ 6 Ù“ py-
' Tome X I V, H