z i o H i s t o i r e N a t u r e l l e
quarante ou cinquante; l’un d’eux demeure en fentinelle
fur un arbre , écoute 6c regarde de tous côtés pendant
que ies autres font là récolte ; dès qu’il aperçoit quelqu’un
, il crie comme un enragé pour avertir les autres,
qui, au fignal, s’enfuient avec leur proie , fautant d’un
arbre à l’autre avec une prodigieufe agilité ; les femelles
qui portent leurs petits contre leur ventre, s’enfuient
comme les autres, 6c làutent comme fr elles n’avoient
rien a. » •
Au relie , quoiqu’il y ait dans toutes les terres de
l’Afrique un très-grand nombre d’efpèces. de finges, de
babouins 6c de guenons, dont quelques-unes paroiflent
alfez femblables, les Voyageurs k ont cependant remarqué
qu’elles ne fe mêlent jamais, 6c que pour l’ordinaire
chaque efpèce habite un quartier différent.
Caractères dîftinâifs de cette ejpèce.
Le patas a des abajoues 6c des callofités fur les felfes,
fa queue eft moins longue que la tête 6c le corps pris
enfemble ; il a le fommet de la tête plat, le mufeau long,
le corps alongé, les jambes longues ; il a du poil noir
fur le nez 6c un bandeau étroit de même couleur au-
deflus des yeux , qui s’étend d’une oreille à l’autre ; le
* Voyages de le Maire, pages i 03 & 1 04.
1 On s’engageroit dans un détail infini fi l’on vouloit décrire toutes
les elpèces de finges qui fe trouvent depuis Arquin jufqu’à Sierra-
Leona ; ce qu’il y a de plus remarquable, c’elt qu’elles ne le mêlent
point & qu’on n’en voit jamais de deux lortes dans le même quartier.
Hiftoire générale des voyages , tome I I , page 2 2 1 ,
poil de toutes les parties fupérieures du corps eff d’un
roux prefque rouge, 6c celui des parties de deffous ,
telles que la gorge, la poitrine 6c le ventre, eff d’un
gris jaunâtre. Il y a variété dans cette efpèce pour là
couleur du bandeau qui eft au-deflus des yeux, les uns
l’ont noir 6c les autres blanc, lis n’agitent pas leur mâchoire
, comme le font les autres guenons lorfqu’elles
font en colère ; ils marchent à quatre pieds plus fouvent
qu’à deux , 6c ils ont environ un pied 6c demi ou deux
pieds, depuis le bout du mufeau jufqu’à l’origine delà
queue. II paroît, par le témoignage des Voyageurs, qu’il
y en a de plus grands. Les femelles font fujettes, comme
les femmes, à un écoulement périodique.
D d ij