même efpèce. C e font de tous ies finges ceux qui
relfemblent le plus à l’homme , ceux qui par conféquent
font les plus dignes d’être obfervés ; nous avons vu le
petit orang-outang ou lejocko vivant, & nous en: avons
confervé les dépouilles ; mais nous ne pouvons parier
dttpongo ou grand orang-outang, que d’après les relations
des Voyageurs : fi elles étoient fidèles-, fi fouvent
elles n’étoient pas obfcures, fautives, exagérées, nous ne
douterions pas qu’il ne fût d ’une autre .efpèce que le
jocko , d’une efpèce plus parfaite & plus voifine encore
de l’efpèce de l’homme. Bontius qui étoit Médecin en
chef à Batavia, & qui nous a lai fie de bonnes obfer-
vations fur l’Hiftoire naturelle de cette partie des Indes ,.
dit exprelfément * qu’il a vu avec admiration quelques
Quo/avoran, Qidnomorrou, Quoiajmorroü, felon d’autres; Se/vago ou le
Sauvage, par ies Portugais.
Satyrus Indicus. Tulpius. Obferv. Med. lit». I l l , cap. LVI, fig. ibid.
Homo JilveJlris, Ourang - outang. T y lb n , Anatomy o f a Pigmie.
London, 1699, fig-pag. 108.
Baris five Barris. Pygmeus Guineenfis , Chimpanrée Anglis. Deicrip.
of (ome curious creatures , &c. London , l y i y , in-8.° fig .
The man o f the Woods. Edwards Gleanings. London, 1 y y 8, pag. 6.
fig. ibid.
Satyrus fimia ecaudata fubtus nuda. Linn. Syjt. nat. edit, x , pag. 2 5.
Simla unguibus omnibus, planis Ù“ rotundatis , ccefarie faciem cin-
gente.. . . Homo filvejlris, VHomme des bois. Brifli Reg. anim. pag. 1 89.
* Quod meretur admirationcm, yidi ego aliquot utriufque fexûs ereâi
m cedent es imprimis ( cujus effigiem hie exhibeo ) fatyram femettam tantS.
verecundiâ ab ignotis fibi hominibus oeculentem, turn quoque faciem manibus
( liceat ita dieere ) tegentetn, ubertimque lacrymantem, gemitus cientem
d e s O r a n g s - O u t a n g s , £fc. 45
individus de cette efpèce marchant debout fur leurs-
pieds, & entr’autres une femelle ( dont il donne la
figure ) qui fembleit avoir de la pudeur, qui fe couvroit
de là main à l’alpeét des hommes qu’elle ne connoilfoit
pas, qui pleuroit, gémilfoit & faifoit les autres aétions
humaines, de manière qu’il fembloit que rien ne lui
manquât que la parole. M. Linnæus * dit d’après Kjoep
& quelques autres Voyageurs , que cette faculté même
ne manque pas à l’orang-outang, qu’il penfe, qu’il
parle & s’exprime en fifflant ; il l’appelle hommenofiurne
& en donne en même temps une defeription, par laquelle
il ne feroit guère polfible de décider fi c ’elt un
animal ou un homme. Seulement on doit remarquer que
cet être, quel qu’il fo it , n’a félon lui que la moitié de
la hauteur de l’homme; & comme Bontius ne fait nulle
mention de la grandeur de fon orang-outang, on pourroit
penferavec M. Linnæus que c ’elt le même : mais alors
cet orang-outang de Linnæus & de Bontius ne feroit pas;
è f cteteros himanos aâus exprimentem-, ut nihil bumani ei deelfe diceres-
preeter loquelam. . . . . . Nornen ei indunt Ourang-outang quod hominetw
flvoe fignifeat. Jac. Bont. H'ift. nat. Ind. cap. XXXI I , pag. 84 & 8 y.
* Homo noâurnus. Homo fdvejbris Orang-outang Bontii. Corpus album
incejfu ereflum , nofiro dimidio minus, pili albi contortuplicati, ocuH orbicu—
lo ti, iridi pupillaque aureq. Palpebræ antice incumbentes cum membrana.
militante. Vifus latérales, noâurnus. Æ tas viginti quinque annorum. D ie
tcecutit, latet ; noâu videt, exit, furatur. Loquitur fîbilo, cogitât, crédit
lui causa ftclam tellurem , fe aliquando iterum fore imperantem , f i
fides peregrinatoribus,.. Habitat in Javæ, Amboince, Ternatce fpeluncis.
Linn. Syjl. nat, édit. X , pag. z f
m