D E S C R I P T I O N
D U M A G O T .
I_i E Magot ( planche v u , m il efi vu de fa ce ; & p l. v t i i ,
çtt i l c/l vu de p r o fl) qui a lèrvi de fujet pour cette defcription,
a voit ia tête groflè, Je nez fort plat 8c le mufêau faillant ; les
dents canines étaient fort longues 8c les yeux petits j il n y avoit
que très-peu d’intervalle entre les deux yeux ; les oreilles étoient
courtes 8c nues, elles avoient beaucoup de rapport à celles de
ï’homme. La pbyfionomie du magot était trifte ; il ne l’animoit
jamais qu’en montrant les dents, 8c en agitant rapidement la
mâchoire inferieure, au point de choquer à coups réitérés les
dents de defîbus contre celles de defïùs *. Le col était court.
L’anus (A, pl ix) fembîoit être pôle plus haut que dans les autres
animaux ; mais les parties du corps de cet animal que l’on pourroit
comparer aux fefîès de l’homme, parce que tout le corps portait
delfus brique l’animal était dans la fituation d’un homme affis, (è
trou voient au-devant de l’anus, au lieu d’être de chaque côté comme
dans l’homme; ces parties étoient dégarnies de poils, calleulès
8c fort dures, elles formoient deux callofités ( B C) qui avoient
chacune deux pouces de longueur fur quinze lignes de largeur.
Il y a dans la bouche du magot, de chaque côté de la mâchoire
inférieure, l’entrée d’une poche qui s’étend le long du
cou : on a appelé ces poches des abajoues ; l’animal y dépofe des
alimens, 8c les y garde pour les mâcher 8c les avaler dans un
autre temps. J’ai nourri un magot pendant plus d’un an; il aimoit
beaucoup le vin : je l’ai vu manger 8c boire de tout ce que
* Ce mouvement efl commun à plulîeurs efpèces de Singes#
l’on lèrvoit fur la table, excepté la moutarde 8c les fromages
fermentés, il les a toujours refuies fous quelqu’appas que je lés
lui aie prélèntés. Je n’ai point trouvé d’abajoues dans aucun de*
fâpajous ni des làgoins, que j’ai difféqirés. (Voyez ci ^ après uhi
Defcription de ces abajoues dans celle de là morte. Le Hamfter 4
aujfi des abajoues. Voyez le tome XIII de ceite Hijîoire Naturelle i
pape 1 y o, pl. xvi.fig. 2.
Le magot qui rn a fervi d® fujet pour cette defcription, avoit
des cils aux deux paupières, qui étoient entièrement nues 8c dd
couleur de chair afîèz claire; le tour 8c l’entre-deux des yeux, 16
nez, la.mâchoire fupérieure & les lèvres n’avoient que très-peit
de poils 8c étoient de couleur de chair très-bafanée ; les joues,
le front, les côtés de la tête, le cou, à l’exception de la gorge,
le dos, les côtés du corps, les reins, les épaules, les hanches 8C
la face extérieure des jambes de devant 8c de derrière, étoient
garnis d’un poil afîèz touffu, qui avoit julqu’à deux pouces def
longueur; ce poil était de couleur grife, noirâtre depuis la- racine
julqu’à environ la moitié de là longueur, enfoite' if était d’un
gris plus clair, 8c plus loin encore de couleur fauve verdâtre;
enfin l’extrémité était noire, on ne. voyoit à l’extérieur qaé la
couleur fauve verdâtre 8c le noir; la mâchoire inférieure, la gorge,
le ventre, les aiflèlfes, les aines, 1a face intérieure des jambes de
devant & de derrière étaient garnis d’un poil d’environ Un pouce
ou un pouce 8c demi de longueur, 8c dé couleur jaunâtre très-
pâle; la peau était blanchâtre; les doigts avoient du poil, mais
la plante (EEFF) des pieds étoit nue', le bout des doigts était
gros 8c arrondi, les ongles avoient une couleur noire ou noirâtre,
ceux des pouces étoient piafs à peu près comme dans l’homme,
mais les ongles des doigts étoient courbés Scdlfpofés en gouttière
for leur longueur.
P ij