z 8 H i s t o i r e N a t u r e l l e .
la forme de chaque efpèce d’êtres; & chemin faifant
( car il a fallu des fiècles à l’efprit humain pour arriver
à ces grandes vérités , defquelles toutes les autres dépendent
), il n’a celfé de comparer les êtres ; il leur a
donné des noms particuliers pour les diftinguer les uns
des autres, & des noms généraux pour les réunir fous
un même point de' vue ; prenant fon corps pour le module
phyfique de tous les êtres vivans, & les ayant
mefurés, fondés, comparés dans toutes leurs parties,
il a vu que la forme de tout ce qui refpire eft à peu
près la même ; qu’en difféquant le finge , on pôuvoit
donner l’anatomie de l’homme; qu’en prenant un autre
animal, on trouvoit toujours le même fond d’organi-
fation , les mêmes fens, les mêmes vifcères , les mêmes
o s , la même chair, le même mouvement dans les fluides,
le même jeu, la même aétion dans les folides; il a
trouvé dans tous , un coeur , des veines & des artères ;
dans tous, les mêmes organes de circulation, de refpi-
ration, de digeftion , dénutrition, d’excrétion ; dans
tous, une charpente folide, compofée des mêmes pièces
à peu près alfemblées de la même manière ; & ce plan
toujours le même, toujours fuivi de l’homme au finge,
du finge aux quadrupèdes , des quadrupèdes aux céta-
cées, aux oifeaux , aux poiffons , aux reptiles ; ce plan ,
dis-je, bien faifi par l’efprit humain , efl un exemplaire
fidelle de la Nature vivante , & la vue la plus finrple & la
plus générale fous laquelle on puifle la confidérer : &
lorfqu’on yeut l ’étendre & palfer de ce qui yit à ce qui
Pi. /• Pqq- S i
SÆ J O C K O .
C/ieviUet J*cu/p .