l i a H i s t o i r e N a t u r e l l e
en Barbarie , en Mauritanie & jufque dans les terres
du cap de Bonne -efpérance
Caractères
^ jg m’avifâi un jour de le battre , a fes cris} il en accourut une fi
.grande quantité de fauvages, que crainte d’accident, je lui rendis fa
liberté. Voyage du P . Vincent M arie, cbap. x m , pag. 40 5. Trad.
■ par M . le Marquis de Mmtmirdl.
* C ’efl: vraifeinblablement de cette efpèce de finge dont parle
Robert Lade , dans les termes fuivans. « O11 nous fit traverfer une
» grande montagne dans les terres du cap de Bonne-efpérance, fur
M laquelle nous primes plaifir à chafïèr de gros finges qui y font en
» abondance...........Je ne puis repréfenter toutes les foupiefîès de ces
» animaux que nous pourfuivions, ni avec .combien de légèreté &
3, d’impudence ils revendent fur leurs pas après avoir pris la fuite
33 devant nous; quelquefois ils fè laiffoient approcher de fi près & à fi
» peu de diûance , que m’arrêtant vis-à-vis d’eux pour prendre mes
33 mefures, je me croyois prefque .certain de les fâifir, mais d’un feu!
33 faut ils s’élançoient à dix pas de moi, en montant avec la meme
33 agilité fur un arbre ; ils demeuraient enfuite tranquilles à nous regarder
33 comme -s’ils euffent pris plaifir à fè faire un fpeétacle de notre éton-
33 nement ; il y en avok de fi gros, que fi notre Interprète ne nous
33 eût pas afluré qu’ils n’étoient pas d’une férocité dangereufe, noue
33 nombre ne nous aurait pas paru fuffilânt pour nous garantir de
33 leurs infultes ; comme il nous aurait été inutile de les tuer nous ne
33 fîmes aucun ufage de nos fufils : mais le Capitaine s’étant avifé d’en
33 coucher en joue un fort gros qui étoit monté au fbrnmet d’un arbre,
33 après nous avoir long-temps fatigué à le pourfuivre ; cette efpèce de
» menace, dont il fe fouvenoit peut-être d’avoir vu quelquefois l’exécu-
33 tion fur quelques-uns de fes lèmblables, lui caulà tant de frayeur, qu’il
» tomba prelqu’immobile à nos pieds, & dans l’étourdilîêment de fà -33 chute nous n’eumes aucune peine à le prendre; cependant lorf-
33 qu’il fut revenu à lui, nous eûmes befoin de toute notre adreflè &
p de tous nos efforts pour le conferver, en lui fiant étroitemezit les
pattes,
d u M a g o t . l l 3
Caraftères diftinflifs de cette efpèce.
Le magot n’a point de queue, quoiqu’il y ait un
petit bout de peau qui en ait l’apparence, il a des abajoues
, de grolfes callohtcs proéminentes fur les feffes ;
des dents canines beaucoup plus longues à proportion
que celles de l ’homme ; la face relevée par le bas en
forme de mufèau, femblable à celui du dogue. 11 a du
duvet fur la face, du poil brun-verdâtre fur le corps &
jaune-blanchâtre fous le ventre. Il marche fur fes deux
pieds de derrière & plus fouvent à quatre ; il a trois
pieds ou trois pieds <Sc demi de hauteur, & il paroît
qu’il y a dans cette efpèce des races qui font encore
plus grandes. Les femelles font, comme les femmes,,
üijettes à un écoulement périodique de fàng.
pattes ; il fè défèndoit encore par fès morfures, ce qui nous mit K
dans ia nécefîîté de lui couvrir la tête & de fa fèrrer avec nos «
mouchoirs. 33 Voyage traduit de l’Anglois, tome I , pages S 0 & S 1. '
Tome X I V P