o ù l ’on va c o u ch er pendant les grandes chaleurs ; on
n e m anque pas d e m ettre c es deux jo u r s-là fur ces
p etites terrafTes du r is , du m ille t, des cannes d e lucre
dans la faifon & autres c h o ie s fem blables ; car fi par
halàrd les lin ges n e trou voien t pas leur p rovifion fur
c e s terralfes , ils rom p roien t les tuiles d o n t le refie de
la m aifon eft c o u v e r t, & fero ien t un grand défordre.
Ils n e m angent rien fans le b ien fentir auparavant, &
lorfq u ’ils fon t rep u s, ils rem p liren t pour le lendem ain
les p o c h e s d e leurs jou es. L e s oifeaux ne peuvent
gu ère n ich er fur les arbres dans les en droits o ù il y a
b eau cou p de fin g e s, car ils n e m anquent jamais de
détruire les nids & d e jeter les oe u fs par terre *.
L e s en n em is les plus redoutables pour les finges ne
fo n t ni le tigre ni les autres b êtes féro ces , car ils leur
éch ap p en t aifém en t par leur légèreté & par le c h o ix de
leur d om ic ile au - deftlis des arb res, o ù il n ’y a que les
ferpens qui aillent les ch erch er & lâch en t les furprendre.
« L e s fin g es, dit un V o y a g eu r, fo n t en p o fleïïïo n d ’être
« maîtres des fo rêts; car il n ’y a ni tigres ni lio n s qui leur
» difputent le terrain ; ils n ’o n t rien à craindre que les
* fe r p e n s| q u i, nuit & jour leur fon t la guerre ; il y en a
« d e p rod igieu fe grandeur, qui tou t d ’un co u p avalent un
* Voyez les voyages de la Boulaye le Gouz, page 2gg; la relation
deThevenot, tome I I I , page 2 0 ; ie voyage de Gemeili-Carreri,
tome V , page 16 4; le recueil des voyages qui ont lèrvi à l’établilîê-
inent de la Compagnie des Indes orientales, tome VII, page g I;
le voyage d Orient du P. Philippe, page g 12 ; St le Voyage de
Tavernier, tome I I I , page 64,
du MALBROUCK iTduBOJSlNET-CHlNOIS. 229
finge ; d ’autres m o in s gros , mais plus a g iles, les v o n t «
ch erch er jufqtte fur les arbres— Ils épient le tem p s «
o ù ils fon t en d orm is , & c. * »
Caraâères diftinâifs de ces efpèces.
L e m albrouck a des abajoues & des callofités fur les
fe fie s, la queue à peu près lo n g u e c om m e la tête & le
corps pris en fem b le , les paupières cou leu r d e ch a ir, la
face d ’un gris - cen d ré , les yeu x grands , le mufeau
large & relevé , les oreilles g ra n d es, m in ces & cou leu r
de chair : il porte un bandeau d e p o il g r is , c om m e la
m o n e; mais aurefte il a le p o il d ’une cou leu r u n iform e ,
d’un jaune-brun fur les parties fupérieures du co rp s , &
d’un gris-jaunâtre fur celles du deffous ; il m arche à
quatre p ied s, & il a environ un p ied & dem i de longueur
depuis l’extrém ité du mufeau jufqu’à l’origin e d e la
queue.
L e b o n n et - ch in o is paroît être une variété du malb
ro u ck ; il en diffère en ce qu’il a le p oil du fom m et de
la tête d ifp ofé en form e d e calotte ou d e b o n n et p la t,
& que fa queue eft plus lo n g u e à prop ortion du corps.
L es fem elles , dans c es deux races fon t fu je tte s,c o m m e
les fem m e s, à l’éco u lem en t p ériodique.
* Defcripiion hiftorique de Macacar, page g /.