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élafticité & d’une activité fans bornes ; que la formation
& le développement des êtres organifés fe font par
le concours de toutes ces forces réunies ; que l’exten-
fion , l ’accroiffement des corps vivans ou végétans fuit
exactement les loix de la force attraélive, & s’opère
en effet en augmentant à la fois dans les trois dimen-
fions ; qu’un moule une fois formé doit, par ces mêmes
loix d’affinité, en produire d’autres tout femblables, &
c e u x - c i d’autres encore fans aucune altération de la
forme primitive. Combinant eafnite ces caraéteres
communs, ces attributs égaux de la Nature vivante &
végétante, il a reconnu qu’il exiftoit & dans l’une Si
dans l’autre, un fonds inépuifable & toujours reverfible
de fubftance organique & vivante ; fubftance auffi réelle »
suffi durable que la matière brute ; fubftance permanente
à jamais dans fon état de vie, comme l’autre dans fon état
de mort ; fubftance univerfellement répandue, qui »
partant des végétaux aux animaux par la voie de la nutrition,
retournant des animaux aux végétaux par celle de
la putréfàétion , circule inceftamment pour animer les
êtres : il a vu que ces molécules organiques vivantes
exiftoient dans tons les corps organifés, qu’elles y étoient
.combinées en plus ou moins grande quantité avec la
matière morte , plus abondantes dans les animaux où
tout eft plein de vie , plus rares dans les végétaux où le
mort domine & le vivant paroît éteint, où l'organique
furchargé par le brut, n’a plus ni mouvement progreffif,
ni fentiment, ni chaleur, ni \ le , &. ne fe manifefte que
par le développement & la reproduction ; & réfléchi fiant
fur la manière dont l’un & l’autre s’opèrent, il a reconnu
que chaque être vivant eft un moule auquel s’affimilent
les fubftances dont il fe nourrit; que c ’eft par cette
affimilation que fe fait raccroiffement du corps; que
fon développement n’eft pas une Ample augmentation
du volume, mais une extenfion dans toutes les dimen-
fions , une pénétration de matière nouvelle dans toutes
les parties de la maffe ; que ces parties augmentant proportionnellement
au tout, & le tout proportionnellement
aux parties , la forme fe conferve & demeure toujours la
même jufqu’à fon développement entier ; qu’enfin le
corps ayant acquis toute fon étendue, la même matière
jufqu’alors employée à fon accroiflement eft dès-lors
renvoyée , comme fuperflue , de toutes les parties auxquelles
elle s’étoit affimilée ; & qu’en fe réunifiant dans
un point commun, elle y forme un nouvel être fem-
blabie au premier, qui n’en diffère que du petit au grand,
& qui n’a befoin , pour le repréfenter, que d’atteindre
aux mêmes dimenfions en fe développant à fon tour
par la même voie de la nutrition. Il a reconnu que
l ’homme, le quadrupède, le cétacée, l’oifeau , le reptile
, l’infeéte, l’arbre, la plante, l’herbe, fe nourriffent,
fe développent & fe reproduifent par cette même loi ;
Sc que fi la manière dont s’exécutent leur nutrition &
leur génération paroît fi différente, c ’eft que, quoique
dépendante d’une caufe générale & commune, elle ne
peut s’exercer en particulier que d’une façon relative à