donnant le lendem ain , ou m êm e quelques jours apres-,
l ’âne au lieu du ch eval ; ces jum ens produiront prèfque
toujours des m ulets & non pas des chevaux. C e tte
obfervation qui m ériteroit Lien d ’être con fta tée dans
tou tes fes circo n fta n ces, paroît indiquer que la fo u c h e
o u tige principale d e cette fam ille pourroit bien être
l ’âne & non pas le c h e v a l, puifque l’âne le d om in e dans
la p u ifla n ee d ’engendrer, m êm e avec la fem elfe; d ’autant
que le contraire n ’arrive p a s, lorfq u’on d o n n e l’âne en
prem ier & le cheval en fé c o n d r à la jum ent ; celu i-ci
n e corrom p t pas la génération de l’â n e , car le produit
eft prefq u e toujours un m ulet ; d ’autre c ô té la m êm e
r h o fe n ’arrive pas , quand on d o n n e l ’âne en prem ier &
le cheval en fé co n d à l ’ânefte , car celui-ci ne corrom p t
ni n e détruit la génération d e l’âne. E t à l’égard des
a cco u p iem en s d es m ulets entr’eu x , je les ai préfum é
flériles , parce q u e d e deux natures déjà léfées pour
la génération , & qui par leur m élange n e p ou rroient
m anquer d e fe léfer davantage, o n ne d o it attendre
q u ’un produit tau t-à-iâit v icié o u ■ absolum ent nul.
Par le m élange du m u let avec la ju m en t, du bardeau
av ec l ’â n e fle , & par celu i du cheval &. d e l ’âne av ec les
m u le s, o n ob tien d ra it des individus, qui rem on teroien t
à l’efp èce & ne fero ien t plus que des d em i-m u lets,
lefq u els n on -feu lem en t au roien t, c om m e leurs par en s.,,
la puiiïance d ’engendrer avec ceu x de leur efp èce originaire
, mais peu t-être m êm e auroient la faculté d e
produire entr’eux parce que n ’étant plus léfés qu’à.
d em i, leur produit ne ferait pas plus v icié que le fon t
les prem iers m u lets; & fi l ’union de ces dem i-m u lets
éto it e n co re ftérile, ou que le produit en fût & rare &
d iffic ile , il m e paroît certain qu’en les rapprochant
e n co re d ’un degré de leur e fè c e opriginaire, les individus
qui en réfulteroient & qui n e feroien t plus léfés qu ’au
q u art, produiraient entr’eux , & form eroien t une n o u velle
tige , qui ne feroit p récifém en t ni ceffe du cheval
ni celle d e l’âne. O r , c om m e tou t ce qui peut être a
cté am ené par le tem p s, & fe trouve ou s ’eil: trouvé
dans la N a tu re, je fuis tenté d e croire que le m ulet
fé co n d d o n t parlent les A n c ie n s , & q u i, du tem p s
d ’A r ifto te , exifloit en Syrie dans les terres au d e là d e
celles des P h én icien s , p o u v o it bien être une race d e
c e s d em i-m u lets ou de ces quarts de m u le ts, qui s’éto it
form ée par les m élanges que nou s v en o n s d ’indiquer ;
car A rifto te dit expreftem ent que ces m ulets féco n d s
reflem b lo ien t en to u t, & autant qu ’il e ftp o ffib le , aux
m ulets in fécon d s * ; il les diftingue auffi très-clairem ent
d es onagres ou ânes fauvages d on t il fait m ention dans
* ln terra Syriâ fuper PJienicem Muloe & coeimt & pariimt ; fed id
genus diverfum quanquam fimile. A ritt. H iß. emim. lib. V I , cap. 2 4 . . . ,
Sunt in Syriâ quos mulos* appellant genus diverfum ab eo quod co'itu equiz
& afini procrcntur : fed fimile fa cie, quomodo afmi fylveßres fimilitudme
quâdam nomen urbanorum accepere ; & quidem ut-afmi illi feri ß c muH
pneftant celeritate. Procréant ejufmodi muloe fuo in generc. Cujus rei
argumcnto illoe font quoe tempore Pharnacoe patris Pharnayibim in terrant
Phrygium venenmt quoe adhuc extant. Très tarnen ex novem. quos numéro
olimfuïffè diunt, feryantur hoc tempore-. Idëm. cap. 3 G.
V U. iij,