qu’il y en a quatre v a riétés, fa v o ir, d es b la n cs, des
noirs , des rou ges 6c des gris ; ils difent que les noirs
fon t les plus aifés à apprivoifer : c e u x - c i éto ien t d ’un
gris-rouffâtre , 6c nous o n t paru privés 6c m êm e affez
d o c ile s .,
« C e s animaux ( difent les V oy ageu rs * ) dérobent
» les fruits 6c fur-tout les cannes de fucre ; l’un d ’eux fait
» fen tin elle fur un arbre , pendant que les autres fe char-
» gen t du butin ; s’il ap erçoit quelqu’un , il crie houp,
» houp, houp, d ’une, v o ix haute 6c d iftin éte; au m om ent
» de l’a v is , tou s jettent les can n es qu’ils ten o ien t dans la
» main g a u c h e , 6c ils s’enfuient en courant à trois p ie d s,
» 6c s’ils fon t v ivem en t p o u rfu iv is, ils jetten t en co re ce
» qu ’ils ten o ien t dans la main droite', 6c fe fanvent en
» grim pant fur les arbres qui fo n t leurs dem eures ordi-
» naires ; ils fautent d ’arbres en arbres ; les fem elles m êm e
S ch argées d e leurs petits , qui les tiennent étroitem ent
31 em b raffées, fautent aufii c om m e les autres, mais tom bent
» q u elquefois. C e s animaux ne s’apprivoifent qu’à d em i,
» il faut toujours les tenir à la ch aîn e; ils ne produifent
« pas dans leur état d e fervitude , m êm e dans leur pays*
» il faut qu’ils fo ien t en liberté dans leurs b o is. L orfque
» les fruits 6c les plantes fu ccu ien tes leur m a n q u en t, ils
( dit ce Voyageur ) défendu de tuer aucun finge dans ce pays ; iîs
font fi importuns, fi fâcheux & en fi grand nombre qu’ils caufènt
beaucoup de dommage , & que les habitans des villes & des campagnes
font obligés de mettre des treillis à leurs fenêtres pour les empêcher
d’entrer dans les màilons. Voyages de Fr. Pyrard, tome I , page 427.
* Voyages d’Innigo de Bierviilas, partie I.", page 172 .
du Malbrouck if du Bonnet-chinois. 227
m angent des in fe é le s, 6c q uelquefois ils d efcen d en t fur «
le s b ords d es fleu ves 6c d e la m er pour attraper d es «
p oiffons 6c d es crabes ; ils m etten t leur queue entre les «
p in ces du cra b e, 6c d ès qu’elles ferren t, ils l ’en lèven t «
brufquem ent 6c l’em p orten t pour le m anger à leur aife. «
Ils cu eillen t les n o ix d e c o c o s , 6c favent fort bien en «
tirer la liqueur pour la b o ir e , 6c le noyau pour le m anger. «
Ils b o iv en t auffx du mçk qui d égou tte par d es bamboches «
qu’on m et exprès à la cim e d es arbres pour en attirer «
la liq u eu r, 6c ils fe fervent d e l’o cca fio n . O n les prend «
par le m o yen des n oix d e c o c o s o ù l’o n fait une p etite «
ouverture ; ils y fourent la patte av ec p e in e , parce que «
le trou eft étro it, 6c les gen s qui fon t à l ’affût les prennent «
avant qu’ils ne puiffent fe dégager. D a n s les p ro v in ces «
de l’Inde habitées par les B ram an s, q u i, c om m e l’on «
fa it, épargnent la vie d e tous les anim aux, les fin g e s, «
plus refpeébés e n co re que tou s les autres, fon t en n om b re «
infini ; ils vien n en t en troupe dans les v ille s, ils entrent «
dans les m aifons à tou te heure , en tou te liberté ; en «
forte que ceu x qui v en d en t d es d e n ré es, 6c fur-tout des «
fru its, d es lé g u m e s, 6cc. on t b ien d e la p ein e à les «
eo n ferv er» . Il y a dans A m ad ab ad , capitale du G uza-
rate, deux ou trois hôpitau x d ’anim aux, o ù l’on nourrit
les finges eftro p iés, in v a lid es, 6c m êm e ceu x qui fans
être m alades veulent y dem eurer. D e u x fo is par fem aine
les finges du voifin age de cette ville fe r e n d e n t, d ’eux-'
m êm e s, tou s en fem b le dans les rues , enfuite ils m o n tent
fur les m aifons qui o n t Chacune une p etite terralfe,
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