N o m E N C L A T U R E D E S S I N G E S . 2 ç
végète, on voit ce plan qui d’abord n’aVoit Varié que
par nuances , fe déformer par degrés des reptiles aux
infeéles, des infeétes aux vers, des vers aux zoophytes,
des zoophytes aux plantes; & quoiqti’altéré dans toutes
fes parties extérieures ,'conferver neanmoins le même
fond , le même caraétère dont les traits principaux font
la nutrition, ^développement &la reproduction; traits
généraux & communs à toute fubflance orgahifée, traits
éternels & divins que le temps, loin d’effacer oü de dé*
truire, ne fait que renouveler & rendre plus cvidens.
Si de ce grand tableau des reffemblances dans lequel
l ’Univers vivant fe préfente, comme ne faifant qu’une
même famille, nous paffons à celui des différences,
où chaque efpèce réclame une place ifoiée & doit
avoir fon portrait à part, on reconnaîtra qu’à l’excep*
tion de quelques efpèces majeures, telles que l’éléphant,
le rhinocéros, l’hippopotame , le tigre, le lion , qui
doivent avoir leur cadre , tous les autres femblent fe
réunir avec leurs voifins & former des groupes defimili»
tildes dégradées , des genres que.nosNomenciateurs ont
préfentés par un lacis de figures dont les unes fe tiennent
par les pieds, les autres par les dents, par les cornes,
par le poil & par d’autres rapports encore plus petits.
E t ceux même dont la forme nous pàroît la plus parfaite
, c ’eft-à-dire la plus approchante de la nôtre , les
finges, fe préfentent enfemble & demandent déjà des
yeux attentifs pour être diftingués les uns des autres,
parce que c ’eft moins à la forme qu’à la grandeur qu’eft
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