6 LES ARACHNIDES.
par M. Savigny (description et figure du Plialangium
copticum), et qui se compose d'une saillie en forme debec,
produit de la réunion d'un très petit épistome ou chaperon,
terminé par un labre très petit, triangulaire, et d'une
carène longitudinale inférieure, ordinairement très velue
(") ; voilà ce qui, avec les pièces appelées mandibules,
constitue généralement, à quelques modifications près,
la bouche de la plupart des Arachnides. Le pharynx (i)
est placé au-devant d'une saillie sternale (6) qu'on a considérée
comme une lèvre, mais qui,d'après sa situation
immédiate en arrière du pharynx et l'absence de palpes,
est plutôt une languette. Les pieds f ) , ainsi que ceux
des insectes, sont communément terminés par deux crochets,
et même quelquefois par un de plus, et tous annexés
au thorax (ou plutôt céphalothorax), qui, un petit
nombre excepté, n'est formé que d'un seul article, et
très souvent intimement uni à l'abdomen. Cette dernière
partie du corps est molle ou peu défendue dans
la plupart.
(i) Je n'ai jamais vu, ainsi que M. Straus,
qu'une ouverture, quoique M. Savigny en
admette deux; je pense que c'est l'effet
d'une illusion uptiijue, provenant de ce
qu'il n'a aperçu que les extrémités latérales
de la fente, son milieu se trouvant caché
par la langue, dont la face antérieure est
épaissie dans sa partie moyenne.
(«) Pl. 3. fig. a , etc. (t) M. /,. 6g. 4, etc. (c)..l'l. I. fig. i , 3.,4, etc.
LES ARACHNID'ES. . 7
Envisagées sous le rapport du système nerveux (*), les
Arachnides s'éloignent notablement des Crustacés et des
insectes; car si l'on en excepte les Scorpions, qui, a
raison des noeuds ou articles formant leur queue, ont
quelque^ ganglions de plus, le nombre de ces renflemens
des deux cordons nerveux est de trois au plus; et, même
dans ces derniers animaux, n'est-il, tout compris, que
de sept.
La plupart des Arachnides se nourrissent d'insectes,
qu'elles saisissent vivans, ou sur lesquels elles se fixent,
et dont elles sucent les humeurs. D'autres vivent en parasites,
sur des animaux vertébrés. Il en est cependant
que l'on ne trouve que dans la farine, sijr le fromage, et
même sur divers végétaux. Celles qui se tiennent sur
d'autres animaux s'y multiplient souvent en grand
nombre. Dans quelques espèces, deux de leurs pattes
ne se développent qu'avec un changement de peau, et
en général, ce n'est qu'après la quatrième ou cinquième
mue au plus1, que les animaux de èette classe deviennent
propres à la génération, (i)
(r) Nous avons vu, d'après les observations
récueillies sur les Argules par Jurine
fils, qu'ils n'acquièrent cette faculté qu'après
la sixième mue. Ce fait s'applique
aussi aux insectes lépidoptères, et probablement
à d'autres insectes changeant plusieurs
fois de peau; car les chenilles muent
ordinairement'quatre fois avant de passer
à l'état de chrysalide, qui est une cinquième
mue. L'insecte ne devient parfait qu'au
bout aune autre : voilà donc six mues.
(ii) Pl. a. fig. 8 et pl." 3 fig. r.