4 REPTILES
Il résulte de là que l'action de l'oxigène sur le sang
est moindre que dans les Mammifères, et que, si la quantité
de respiration de ceux-ci, où tout le sang est obligé
de passer par le poumon avant de retourner aux parties
, s'exprime par l'unité, la quantité de respiration
des Reptiles devra s'exprimer par une fraction d'unité
d'autant plus petite, que la portion de sang qui se rend
au poumon, à chaque contraction du coeur, sera moindre.
Comme c'est la respiration qui donne au sang sa chaleur
, et à la fibre la susceptibilité pour l'irritation nerveuse,
les reptiles ont le sang froid, et les forces musculaires
moindres en totalité que les Quadrupèdes, et à plus
forte raison que les Oiseaux ; aussi n'exercent-ils guère
que les mouvemens du ramper et du nager: et, quoique
plusieurs sautent et courent fort vite en certains momens,
leurs habitudes sont généralement paresseuses, leur digestion
excessivement lente, leurs sensations obtuses, et
dans les pays froids ou tempérés, ils passent presque
tous l'hiver en léthargie. Leur cerveau, proportionnellement
très petit, n'est pas aussi nécessaire que dans les
deux premières classes à l'exercice de leurs facultés animales
et vitales; leurs sensations semblent moins se rapporter
à un centre commun ; ils continuent de vivre et
de montrer des mouvemens volontaires, un temps très
considérable après avoir perdu le cerveau , et même
EN GÉNÉRAL. 8
quand on leur a coupé la tête. La connexion avec le système
nerveux est aussi beaucoup moins nécessaire à la
contraction de leurs fibres, et leur chair conserve son
irritabilité bien plus long-temps après avoir été séparée
du reste du corps que dans les classes précédentes ; leur
coeur bat plusieurs heures après qu'on l'a arraché, et sa
perte n'empêche pas le corps de se mouvoir encore longtemps.
On a remarqué dans plusieurs, que le cervelet est
d'une petitesse extrême, ce qui est assez d'accord avec
leur peu de propension au mouvement.
La petitesse des vaisseaux pulmonaires pèrmet aux
Reptiles de suspendre leur respiration sans arrêter le
cours du sang ; aussi plongent-ils plus aisément et plus
long-temps que les Mammifères et les Oiseaux. Les cellules
de leurs poumons étant moins nombreuses, parce
qu'elles ont moins de vaisseaux à loger sur leurs parois,
sont beaucoup plus larges, et ces organes ont quelquefois
la forme de simples sacs à peine celluleux. (*)
Du reste, les Reptiles sont pourvus de trachée-artère
et de larynx ('), quoiqu'ils n'aient pas tous la faculté de
faire entendre une voix.
N ayant point le sang chaud, ils n'avaient pas besoin