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mues. Elles ont aussi leurs organes sexuels éloignés de
l'extrémité postérieure du corps, et situés, à l'exception
de ceux de plusieurs mâles, à la base du ventre (û); mais
elles diffèrent de ces animaux, ainsi que des insectes, en
plusieurs points. De même que dans ceux-ci, leur corps
offre à sa surface des ouvertures ou fentes transverses (é),
nommées stigmates (i), destinées^ l'entrée de l'air, mais
en très petit nombre (huit au plus, plus communément
deux) et uniquement situéeà à la partie inférieure de l'abdomen.
La respiration d'ailleurs s'opère, soit au moyen
de branchies aériennes, ou faisant l'office de poumons,
renfermées dans des poches (c) dont ces ouvertures forment
l'entrée, soit au moyen de trachées (2) rayonnées.
Les organes de la vision ne consistent qu'en de simples
petits yeux lisses, groupés de diverses manières lorsqu'ils
sont nombreux (d). La tête, ordinairement confondue
avec le thorax, ne présente, à la place des antennes,
que deux pièces articulées, en forme de petites serres
didactyles ou monodactyles (*) qu'on a màl-à-propos
comparées aux mandibules des insectes et désignées de
(1) Désignation vague efc impropre, et soupirail, spcnacuhim.
que l'on pourrait remplacer par celle de (a) Voyez, pour ces organes respiratoipiréumostonie,
bouche à air, ou celle de «es, les généralités de la classe des iusectes.
(a) Pi. i.'fig; % 8, etc. 3*0 J>1. 2. fig. 2. ' (c) Pl. 4, fig. 4.
^ Ë g Pl. 4. fig. 4. » * ' , Je) Pl. a. i ^
LES ARACHNIDES. 5
même, se mouvant en sens contraire de celles-ci, ou de
haut en bas, coopérant néanmoins à la manducatiòn, et
remplacées dans les Arachnides dont la bouche est en
forme de siphon ou de suçoir, par deux lames pointues,
servant de lancettes (i). Une sorte de lèvre {labium, Fab.)
ou plutôt de languette , produite par un prolongement
pectoral, deux mâchoires (?) formées par l'article radical
du premier article de deux petits pieds ou palpes (2),
ou par un appendice ou lobe de ce même article, une
pièce cachée sous les mandibules, appelée langue sternale
( ï ) Des chèlicères ou antennes-pintgs
c'est ce. qui résulte évidemment de leur
comparaison 'avec les antennes intermédiaires
des divers Crustacés, et notamment
de ceux de l'ordre des Poecilopodes. Il n'est
donc pas rigoureusement vrai que les
Arachnides n'aièut point d'antennes, caractère
négatif qu'on leur avait, jusqu'à
npus, exclusivement attribué.
' (2) Ils ne diffèrent des pieds proprement
dits que par leurs tarses, comptés d'un
seul article, et ordinairement terminés par
un petit crochet ; ils ressemblent, en un
mot, aux pattes ordinaires des Crustacés.
Voyez, ci-après, les généralités du premier
ordre. Ces mâchoires et ces palpes paraissent
correspondre aux mandibules palpigères
des Décapodes, et aux deux pieds
antérieurs des Limules. Dans les Faucheurs
ou Phalangium, les quatre pieds suivans
ont, à leur origine, un appendice maxillaire,
de sor le que ces quatre appendices
sont les analogues des quatre mâchoires
des animaux précédens. Dans une Monographie
des espècés de ce genre, propres
à la France, et publiée long-temps avant les
Mémoires de M. Sa vigny sur les animaux
sans vertèbres, j'avais décrit ces parties.
D'après ces observations et les précédentes,
il est facile de ramener la composition de
ces animaux au même type général qui caractérise
tous les animaux articulés, à pieds
articulés. Les Arachnides ne sont donc
pas dès sortes de Crustacés sans tête, ainsi
que l'avait dit ce sa vaut, si exact et si admirable
d'ailleurs dans ses observations
anatomiques, et dont il a été, pour lë matheur
des sciences naturelles, une déplorable
victime.