4 8 AN N É L I D E S
lement; la bouche est entourée d'une lèvre et l'extrémité
postérieure munie d'un disque aplati, propres l'un et l'autre
à se fixer aux corps par une sorte de succion, et servant à la
Sangsue d'organes principaux de mouvement, car après s'être
allongée, elle fixe l'extrémité antérieure et en rapproche l'autre
qu'elle fixe à son tour pour porter la première en avant.
On voit dans plusieurs, en dessous du corps, deux séries de
pores, orifices d'autant de petites poches intérieures (") que
quelques naturalistes regardent comme des organes de respiration,
bien qu'ils soient la plupart du temps remplis d'un
fluide muqueux. Le canal intestinal est droit, boursouflé d'espace
en espace jusqu'aux deux tiers de sa longueur où il a
deux coecums ('). Le sang avalé s'y conserve rouge et sans altération
pendant plusieurs semaines.
Les ganglions du cordon nerveux sont beaucoup plus séparés
qu'aux lombrics (').
Les sangsues sont hermaphrodites ('). Une grande verge sort
sous le tiers antérieur du corps et la vulve est un peu plus en
arrière. Plusieurs rassemblent leurs oeufs en cocons, enveloppées
d'une excrétion fibreuse (i).
On les a subdivisées d'après des caractères dont les principaux soni
tirés de leurs organes de la bouche.
( i ) f o j c z Mémoires pour servir à l'Hist.
nat. des sangsues, par P. Tliomas ; un
Mém. de M. Spis, parmi ceux de l'Acad.
d e Bavière pour i8i 3 ; et un auire de M.
Carena, dans le vingt-cinquième volume de
l'Ac. de Turin ; mais surlout dans le
lème des yinnéîides, par M. Savigny et la
W PL. 24. CE-
( . ) PL. •, CG. I.
Monographie des H'trudinées^ par M. Moq
u i n - T a n d o n , Montpellier, 1826, in-/»«».
Consultez aussi l'Essai d'une monographie
de la famille des Hirudinées, extrait du Die t .
des Se. nat., par M. de Blainvilie. Paris,
1827, in-8® et l'art.sANos0t de ceDict.,par
M. Aiidouin.
( I ) PL. 2. FIG. 2 ,5, / , .
(R/) PL. A. IIG.5, 6,7.
A K R A - N C H E S .
DANS LES SANGSUES proprement dites
(.SANGUISUGA, Sav.) (1).
(Pl. 21, ûg. 3 ,4. 5.)
Le suçoir antérieur a sa lèvre supérieure de plusieurs segmens; son
ouverture est transversale, et il contient trois mâchoires armées, chacune
sur leur tranchant, de deux rangées de dents très fines(fl), ce qui leur
donne la faculté d'entamer la peau sans y faire de blessure dangereuse;
on leur voit dix petits points que l'on a regardés comme des yeux.
Tout le monde connaît la Sangsue médicinale ( Uiriido medicinalis, L.),
si utile instrument pour les saignées locales. Elle est d'ordinaire noirâtre,
rayée de j aunâ t r e en dessus, jaunât r e tachetée de noir en dessous
On la trouve dans toutes les eaux dormantes.
Les HiEMOPis, Sav. (2), (¿), en diffèrent parce que leurs mâchoires n'ont
que des dents peu nombreuses et obtuses.
La SANGSUE DES CHEVAUX (Hirudo sanguisuga. L. Hoemop. sanguisorba.
Sav. Moq. Tand. pl. iv, f. 1. Car. pl. xi, f. 7.)
Beaucoup plus grande et toute d'un noir-verdâtre ; on l'a dite quelquefois
dangereuse parles plaies qu'elle cause (3).
Les BDELLES, Sav. (4), n'ont que hui t yeux et leurs mâchoires manquent
absolument de dents.
Il yen a une dans le Nil {Bd. miotica, Eg., AnnéL, pl. v., f. 4).
( 1 ) M. de Blainvilie change ce nom en
JATR0BDE1.LA, Voyez, sur les divei-ses sangsues
médicinales, les fig. de MM. Carena,
Acad. de Tur in, t. xxv, pl.xi, et Moquin-
T a n d o n , pl. v.
(2) M. Blainvilie change ce nom en HYrOJ3DELI.
K.
(3) C'est une chose singulière que la diversité
des opinions sur la faculié que cette
sangsue des chevaux aurait de t irer du sang.
Linnoeus dit que neuf peuvent tuer un cheval.
MM. Huzar d et Pel let ier, au contraire,
dans un Mémoire ad hoc présenté à l'insti-
(a) P1.2[,fLg.3«,
ANNKLIDES.
tut et inséré dans le Journal de pharmacie,
mars r S a S , assurent qu'elle n'at taque aucun
animal vertébré. M, deBlainvil'e pense que
c'est qu'on l'a confondue avec une espèie
t r è s voisine, la Sangsue noire, dont il fait
u n type d'un genre qu'il appelle PSEUDO«
DDELT.A et dont les mâchoires ne seraient que
des plis de la peau sans aucunes dents. Je
crois que ce fait mériterait un nouvel examen.
L'une el l'autre espèce dévore avec
avidité les lombrics.
(4) M. Moquin-Tandon change ce nom
en LtMtîATis, B.
(A) Pl. 21, iig. 4-