ARACHNIDES PULMONAIRES.
('es espèces se creusent, dans les lieux secs et nvontucux, situés au
midi des contrées méridionales de l'Europe et de quelques autres pays,
les galeries souterraines, en forme de boyau, ayant souvent deux pieds de
profondeur, et tellement fléchies, selon M. Dufour, qu'on en perd souvent
la trace. Elles construisent à leur eritiée, avec de la terre et de la
soie, un opercule mobile (o), fixé par une charnière, et qui , à raison de
sa forme, parfaitement adaptée à l'ouverture, de son inclinaison, de son
poids naturel et de la situation supérieure de la charnière, ferme?de luimêmeet
d'une manière très jus te, l'entrée de l'habitation, et forme ainsi
une trappe, que l'on a de la peine à distinguer du terrain environnant. Sa
face intérieure est revêtue d'une couche soyeuse, à laquelle l'animal s'accroche,
pour attirer à lui celte porte et empêcher qu'on ne l'ouvre. Si elle
est un peu béante, on est sùr qu'il est dans sa retraite. Mis ^.découvert
par une scission, pratiquée dans le conduit/en avant de son issue, il resle
stupéfait et se laisse prendre sans résistance, lin tube soyeux , ou le nid
proprement dit, revêt l'intérieur delà galerie. Le savant précité est d'avis
que les mâles n'en creusent point. Outre qu'il ne les a jamais rencontrés
que sous des pierres, ils lui paraissent moins favorisés sous le rapport des
organes propres à ces travaux ( Voyez son beau Mémoire, ayant pour titre:
Observations sur quelques arachnides quadripulmonaires). Sans prononcer
à cet égard, nous présumons avec lui que notre Mygale cardeuse ( Mygale
carminans, Nouv. dict. d'hist. nat., 2e édit., article mygale ) n'est
que le mâle de l'espècé suivante ; cependant M. Walckenaer en doute.
La Mygale maçonne (!>) {M. coementaria, Lalr.; Araignée maçonne, Sauv.,
Hist. de l'Acad. des scienc., 1758, pag. 26; Araignée mineuse, Dorthès ,
. Transact. lin., Soc. II, 17, 8 ; Walek. , Hist. desaran., fasc., III, xj . Faun.
franc., arach. II, 4; Dufour, Annal, des se. phys., V, lxxiii,.6) femelle
est longue d'environ huit lignes, d'un roussâtre tirant sur le
brun et plus ou moins foncé, avec les bords du corselet plus pâles. Les
cliélicères sont noirâtres, et ont chacune en dessus , près de l'arliculàtion
du crochet, cinq pointes, dont l'interne plus courle. L'abdomen
est gris de souris, avec des mouchetures plus foncées. Le premier article
de tous les tarses est garni de petites épines ; les crochets du dernier
ont un ergot à leur base, et une double rangée de dents aiguës. Les filières
sont peu saillantes. Suivant M. Dufour (Annal, des se. phys., Y,
l x x i i i , 4) , le mâle présumé, dont j'ai fait une espèc'e, sous le nom
de M. cardèuse, diffère de l'individu précédent par ses pattes plus lon-
FAMILLE DES PILEUSES.
«ues, par les crochets des tarses dontles dents sont une fo.s.plus nombreuses,
mais dépourvues d'ergots, et par ses filière, plus courtes. Ma,s
un caractère plus apparent est la forte épine terminant en dessous les
eux jambes ant é r i e ,L. Cette mygale se trouve dans les départemens
méridionaux de la France-, situés sur les bords de la Méditerranée, en
Espagne, etc. ' ;
u (» ' /Mf aM. w»1ck., p««n. tonÇi. M B
M. — Dufour., An il. de*sc. phjrs., V, Lxxm, 3 ; Aranea H h '
, r a i i , Ross.) S — un peu plus grande que cellp de 4 espèce prccedenté,
d'un brun roussâlre clair et sans lâches. Les filières « l é « « « .
sonllongues. l.es quatre tarses antérieurs sont seuls garnis de pet.tes
Opines; tous ont un ergot au boutI et leurs crochets n'offrent qu une
dent située à leur base. Les chélicères. sont plus fortes et plus « g I
nées que celles del à M. maçonne; les pointes du rateau sont un peu
plus nombreuses ; la première articulation offre, en dessous, deux rangées
de dents. Le mâle est inconnu. Celte espèce se trouve en Toscane
etenCorse. Le Muséum d'histoire naturelle possède un peut bloc de
terre, où l'on voit quatre de ses nids, disposés en un quadrilatère régulier.
M Lefèvre, si îélé pour les progrès de l'entomologie, et qui a fait tant
de sacrifices pour celte science, a rapporté de la Sicile une nonvélie
espèce de mygale, dont le corps est entièrement d'un brun noirâtre. Le
mâle n'offre poinl à l'extrémité des jambes antérieures cette forte épine
qui parait généralement propre aux individus du même Sexe des autres
mygales.
On trouve à la Jamaïque une aulre espèce (M. mVtetas), représentée,
ainsi que son nid, par Brown, dans son Histoire naturelle de la Jamaiqiie,
pl. xl iv, 3.
L à , les palpes sbnt insérées "sur une dilatation inférieure
<1,1 c ô t é externe des mâchoires, et n'ont que cinq articles«.
U languette, d ' abor d très pet i t e ( a t y p é©^ s ' a l l o n g e et s'avance
e n s u i t e entre les mâchoi res 0 ) , e t c e caractère devient général.
L e dernier article des palpes des d m * sexes est allonge et
. («ym. 5 , tg. î . .141 ]''• 6»-