8 0 ARACHNIDKS TRACHÉENNES.
et ne recevant l'air que par deux ouvertures ou stigmates;
par l'absence d'organe circulatoire (i), et à 1 égard
du nombre des yeux qui n'est que de deux à quatre (2).
Faute d'observations anatomiques assez générales, les
limites de cet ordre ne sont pas encore rigoureusement
tracées. Quelques-unes mêmes de ces arachnides, telles
mires: les deux ordinaires sont pour lui
des trachées artérielles. Il dist.ngiie aussi
deux sortes de sùgmales : les uns, simples,
ou les stigmates ordinaires, consistent en
deux lèvres nicmbraueuses. ayant des fibres
ou stries transverses, s'ouvraut au moyen
d ' u n e simple contraction ; les autres stigm
a t e s , ceux qu'il nomme trémaères ^ sont
formes d'une ou de deux pièces, mais le
plus souvent de deux, cornées, mobiles,
^ s'ouvrant ou se fermant comme des volets.
De Geer (Descript. du criquet de passage^
les compare à des paupières. Ils sont propres
à certains orlhoptères, et leur position
indique que ce sont les stigmates du mésotliorax.
M. Léon Du four (Ann. des se. nat
u r . , mai 1826) a donné de très bonnes
figures de ces diverses sortes de stigmates,
mais sans employer les désignations du naturaliste
précédent . Il paraîtrait, d'après sa
description des stigmates abdominaux, que
ceux-ci ont les caractères des trémaères,
tandis que ceux qu'il décrit ensuite comme
différei.'S, sont les stigmates ordinaires.
Nous croyons, au surplus, que ces dissemblances
ne tiennent qu'à de simples modiiirations
des lèvres. Réaumur (Méiii., I , iv,
16) a figuré un stigmate de celle dernière
. sorle, mais dont les lèvres ont un rel>ord
inlcrieur, qui doit, selon loute apparence,
ê t r e corné. Supposons qu'elles soient presqu'entièrement
de celte consislanrc, nous
aurons alors celle espèce de stigmate que
M. Serres nomme trémaère. Quelques larves
aquatiques ont des appareils respiratoires
particuliers et dont nons parlerons
en traitant de ces insectes.
( r ) La présence des tracliées exclut toute
circulation complète, c'est-à-dire la distribution
du snng aux diverses parties, et son
retour des organes de la respiiation au
coeur. Ainsi, quoique l'on ail récemment
découvert des vaisseaux dans quelques insectes
(phasmes), quoique leur existence
soit possible dans diverses arachnides trachéennes,
ces animaux ne rentrent pas
moins, sons ce rapport, dans le système
général. M. Marcel de Serres a observé que
le tube intestinal des phalangium ou faucheurs
jette un très grand nombre de coecums
ou d'appendices vermiformes, qui
semblent avoir de l'analogie avec les vaisseaux
hépatiques, et que les tracliées rampent
et se ramifient à l'inPini sur ces ca—
(2) Suivant Mül ler , Vhydrachne um h raía
a six yeux ; mai« n'est-ce pas une erreur
d'opliquc ou une méprise.'
1.A.MILLE DKS FAUX SCORPIONS, «»
que les pycnogonides, n'offrent aucun stigmate, et
leur mode de respirer est inconnu.
Les arachnides trachéennes se partagent très naturellement
en celles qui sont pourvues d'antennes-pinces
terminées par deux doigts, dont l'un mobile, ou bien
par un seul, pareillement mobile, en forme de griffe ou
de crochet ; et en celles où ces organes sont remplacés
par de simples lames ou lancettes, et qui, avec la languette,
constituent un suçoir. Mais la plupart de ces
animaux étant fort petits, cet examen entraîne de grandes
difficultés, et l'on sent que de tels caractères ne
doivent être employés que lorsqu'on ne peut faire autrement.
La première famille des ARACHNIDES TRACHÉENNES,
celle
DES FAUX SCORPIONS,
( PSEU D O - S C O n l ' ION ES. )
{!'!. 21. 22.)
A le thorax articulé, avec le segment antérieur beaucoup
plus spacieux , en forme de corselet; un abdomen
très distinct et annelé, des palpes très grands, en forme
de pieds ou de serres ; huit pieds dans les deux sexes, avec
deux crochets égaux au bout des tarses, les deux antérieurs
au plus exceptés; deux antennes-pinces ou chéli-
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