28 REPTILES.
La mâchoire inférieure se prolongeant derrière le crâne,
i l s e m b l e que la supérieure soit mobile, et les anciens l'ont
écrit ainsi ; mais elle ne se meut qu'avec la tête tout entière.
Leur oreille extérieure se ferme à volonté par deux lèvres
charnues; leur oeil a trois paupières. Sous la gorge sont deux
petits trous, orifices de glandes, d'où sort une pommade
musquée.
Les vertèbres du cou appuient les unes sur les autres par
de petites fausses côtes qui rendent le mouvement latéral
difficile : aussi ces animaux ont-ils de la peine à changer de
direction , et on les évite aisément en tournoyant. Ce sont les
seuls sauriens qui manquent d'os claviculaires-, mais leurs
apophyses coracoïdes s'attachent au sternum, comme dans
tous les autres. Outre les côtes ordinaires et les fausses côtes,
il y en a qui protègent l'abdomen sans remonter jusqu'à l'épine
, et qui paraissent produites par l'ossification des inscriptions
tendineuses des muscles droits. (')
Leurs poumons ne s'enfoncent pas dans l'abdomen, comme
ceux des autres reptiles, et des fibres charnues, adhérentes
à la partie du péritoine qui recouvre la foie, leur donnent
une apparence de diaphragme, ce qui, joint à leur coeur divisé
en trois loges, et où le sang qui vient du poumon ne se
mêle pas avec celui du corps aussi complètement que dans
les autres reptiles, rapproche un peu plus les crocodiles des
quadrupèdes à sang chaud.
Leur caisse et leurs apophyses ptérygoïdes s'ont fixées au
crâne comme dans les tortues. ('}•
(«a 10. figi £». (S) H
SAURIENS.
Leurs oeufs sont durs et grands comme ceux de nos oies,
et les crocodiles passent pour les animaux dont les deux extrêmes
de grandeur sont le plus différons. Les femelles gardent
leurs oeufs, et quand ils sont éclos, elles soignent leurs
petits pendant quelques mois.
Ils se tiennent dans les eaux douces,sont très carnassiers,
ne peuvent avaler dans l'eau, mais noient leur proie, et la
placent dans quelque creux sous l'eau, où ils la laissent putréfier
avant delà manger, (i)
Les espèces, plus nombreuses qu'on ne le croyait avant nous, se rapportent
à trois sous-genres distincts.
LES GAVIALS. (Cuv.)
(Pl. 9 , ig. ».)•
Ont le museau grêle et très allongé; les dents à-peu-près égales ; les quatrièmes
d'en bas passant, quand la bouche est fermée, dans des échancrures,
et non pas dans des trous de la mâchoire supérieure; les pieds
de derrière dentelés au bord externe et palmés jusqu'au bout des doigts;
deux grands trous aux os du crâne, derrière les yeux, que l'on sent au
travers de la peau. On n'en a encore observé que dans l'ancien continent.
(x) Les crocodiles diffèrent assez des autres
lézards, pour que plusieurs auteurs récens'aient
cru devoir en faire un ordre
particulier. Ce sont les ioiucita de Merrem,
et de Rtzinger, les emîdosaomebs de
Blainville.