« 4 ARACHNIDES PULMONAIRES.
Les femelles se construisent, anx sommités des arbres chargés de
feuilles, ou dans les buissons, un nid soyeux, en forme d'entonnoir ou de
cloche, y font leur ponte, et lorsqu'elles vont à la chasse, ou qu'elles sont
forcées d'abandonner leur retraile, elles emportent toujours avec elles
leur cocon, qui est fixé sur la poitrine. Clerck dit avoir vu des individus
sauter très proniptement sur des mouches qui volaient autour d'eux (l)*
Les autres ont les quatre yeux de devant égaux, et l'abdomen ovale et
arrondi au bout.
Ils habitent le bord des eaux, courent sur leur surface avec une vitesse
surprenante, y entrent même un peu sans se mouiller. Les femelles font,
entre les branches, des végétaux, une grosse toile irrégulière, dans laquelle
elles placent leur cocon. Elles le gardent jusqu'à ce que les oeufs
soient éclos (2).
LES LYCOSES,
(LYCOSA. Latr.j
- ( Pl. i3, fig. Il 3. )
Qui ont encore les yeux (b) disposés en un quadrilatère, mais aussi long
ou plus long que large, et dont les deux postérieurs ne sont point portés
sur une éminence. La première paire de pieds est sensiblement plus longue
que la seconde, mais plus courte que la quatrième, qui surpasse, sous ce
rapport, toutes les autres (c). Les mâchoires sont tronquées obliquement à
leur extrémité interne. La languette est carrée, mais plus longue que
large.
Les lycoses se tiennent presque toutes à terre, où elles courent très vite.
Elles s'y logent dans des trous, qu'elles trouvent formés, ou qu'elles ont
(i) Araneus mirabilis, Clerck., Âran.
Suec., pl. v, tabi, io (à) ; Aran. rufor
fasciata, De G. ; A. obscura, Fab. Voyez
la Faune française (Dolomèdes Sylvains)et
les Annales des sciences physiques («dolomède
spinimane, Dufour, V , kcxvi, 3).
(a) Dolomed.es marginatus, Walck. ;
Araneus undatus, Clerck, V, tab. i ; De
G., Inspct., VII, xvi, fig. i3-i5; Panz,
Faun., i.xxi , «a :
Dolomedes fimbriatus, Walck. ; De G.,
Insect., VII, xvi, 9-11 ;
Araneus fimbriatus, Clerck, V, tab. xxt
Ces espèces composent la division des dolomèdes
riverains de M. Walckenaer.
(«)PL i3, fig. Pl. i3, fig. 3 d. (c) Pl. i3, fig. 2«, 3 a, 3 b.
FAMILLE DES FILEUSES. 68
creusés, en fortifiant les parois avec de la soie, et les agrand.ssent à mesure
qu'elles croissent Quelques-unes s'établissent dans les cavités et les
fentes des murs, y font des tuyaux de soie, qu'elles recouvrent à 1 extérieur
de parcelles de terre ou de sable. C'est dans ces retraites qu elles
muent et qu'elles passent l'hiver, après en avoir fermé, à ce qu il parait,
l'ouverture. C'est là aussi que les femelles font leur ponte. Elles emportent,
lorsqu'elles vont en course, -leur cocon, qui est fixé par des fils à
l'anus. Les petits se cramponnent, à leur sortie de l'oeuf, sur le corps de
leur mère, et y demeurent attachés, jusqu'à ce qu'ils soient assez forts
pour chercher eux-mêmes leur nourriture.
Les lycoses sont très voraces, et défendent courageusement la possession
de leur domicile.
tlne espèce de ce genre, la Tarentule, ainsi nommée de la ville de
• H en Italie, aux environs de laquelle elle est commune, jouit
d'une grande célébrité. Dans l'opinion du peuple, son venin produit des
accidens très graves, suivis même souvent de la mort, ou le tarenti,me,
et qu'on ne peut dissiper que par le secours de la musique et de la
danse. Les personnes éclairées et judicieuses pensent qu'il est plus nécessaire
de combattre les terreurs de l'imagination que les effets de ce
venin, etla médecine, au surplus, offre d'autres moyens curatifs.
M. Chabrier a publié (Soc. Aeai. de Lille, 4' cahier) des observations
curieuses sur lalycose tarentule Au midi de ta France.
Ce genre est très nombreux en espèces, mais qu'on n'a pas encore bien
caractérisées.
La Lyeose tarentule^) {Aranea tareutula, Lin., Fab. ) Albin. , Aran.,
tab. xxxix ; Senguerd. de Tarent. Longue d'environ un pouce. Dessous
de l'abdomen rouge, traversé dans son milieu par une bande noire.
La Tarentule du midi de la France Mycose narbonnaùe, Walck., Faun.
franç., aran., 1,1-4) est un peu moins grande, avec te dessous de son
abdomen très noir, bordé de rouge tout autour.
On trouve aux environs de Paris une espèce analogue,, la Lycose ouvrière
(Fabrilii, Clerck., Aran. Suec., pl. 4, tab. n; Walck., Faun.
franç., aran. II, 6),
La Lycose à sac (Aranea saccata, Lin.; Araneus amentatus, Clerck.,
IV, tab. VIII; Lister, «t. 25, fig. 26). Petite, noirâtre; carène du corselet
d'un roussâtre obscur, avec une ligne cendrée ; un petit faisceau
de poils gris, h la base supérieure de l'abdomen ; pieds d'un roux livide,
(.) Pl. i l . 6s a.
ARACHNIDES.