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de tégumens capables de retenir la chaleur; et ils sont
couverts d'écaillés ou simplement d'une peau nue.
Les femelles ont un double ovaire et deux oviductus ;
les mâles de plusieurs genres ont une verge fourchue ou
double; dans le dernier ordre (celui des Batraciens), ils
n'ont pas de verge du tout.
Aucun Reptile ne couve ses oeufs. Dans plusieurs genres
des Batraciens, les oeufs ne sont fécondés qu'après
avoir été pondus; aussi n'ont-ils qu'une enveloppe membraneuse.
Les petits de ce dernier ordre ont, au sortir
de l'oeuf, la forme et les branchies des Poissons, et quelques
genres conservent ces organes, même après le développement
de leurs poumons. Dans plusieurs des Reptiles
qui pondent des oeufs, notamment dans les Couleuvres,
le petit est déjà formé et assez avancé dans l'oeuf
au moment où la mère fait sa ponte, et il en est même
des espèces que l'on peut rendre à volonté vivipares en
retardant leur ponte, (i)
La quantité de respiration des Reptiles n'est pas fixe,
comme celle des Mammifères et des Oiseaux ; mais elle
varie avec la proportion du diamètre de l'artère pulmonaire
comparé à celui de l'aorte. Ainsi les Tortues, les
( i ) P a r exemple, les couleuvres lorsqu'on les prive d'eau , ainsi que l'a expérimenté
M. Geoffrui.
EN GÉNÉRAL. 9
Lézards, respirent beaucoup plus que les Grenouilles, etc.
De là des différences d'énergie et de sensibilité beaucoup
plus grandes qu'il ne peut en exister d'un Mammifère à
un autre, d'un Oiseau à un autre.
Aussi les Reptiles présentent-ils des formes, des mouvemens
et des propriétés beaucoup plus variés que les
deux classes précédentes ;. et c'est surtout dans leur production
que la nature semble s'être jouée à imaginer des
formes bizarres, et à modifier dans tous les sens possibles
le plan général qu'elle a suivi pour les animaux vertébrés,
et spécialement pour les classes ovipares.
La comparaison de leur quantité de respiration et de
leurs organes de mouvement a donné lieu cependant à
M. Brongniart de les diviser en quatre ordres (i), savoir:
Les CH^LONIENS (ou TORTUES), dont le coeur a deux
oreillettes, et dont le corps, porté sur quatre pieds, est
enveloppé de deux plaques ou boucliers formés par les
côtes et le sternum.
( i ) A.1. Brongniart, Essai d'une classification
naturelle des Reptiles, Paris 1805, et
dans les Mém, des savans étrang,, présentés
à L'Institut; toni. I, p. 587.