REPTILES.
fermées au moyen de la langue, obligé cet air de pénétrer dans
le poumon. L'expiration, au contraire, s'exécute parles muscles
du bas-ventre : aussi quand on ouvre le ventre de ces animaux
vivans, les poumons se dilatent sans pouvoir s'affaisser,
et si on en force un à tenir la bouche ouverte, il s'asphyxie,
parce qu'il ne peut plus renouveler l'air de ses poumons.
Les embrassemens du mâle sont très longs. Ses pouces ont un
renflement spongieux qui grossit au temps du frai, et qui
l'aide à mieux serrer sa femelle. 11 féconde les oeufs au moment
delà ponte. Le petit être qui en sort se nomme têtard. Il est
d'abord pourvu d'une longue queue charnue, d'un petit bec
de corne, et n'a d'autres appendices apparens que de petites
franges aux côtés du cou. Elles disparaissent au bout de quelques
jours, et Swammerdam assure qu'elles ne font alors que
s'enfoncer sous la peau pour y former les branchies. Celles-ci
sont des petites houppes très nombreuses, attachées à quatre
arceaux cartilagineux, placés de chaque côté du cou, adhéreos
à l'os hyoïde, et enveloppées dans une tunique membraneuse,
recouverte par la peau générale. L'eau qui arrive par la
bouche et en passant dans les intervalles des arceaux cartilagineux
, en sort tantôt par deux ouvertures, tantôt par une seule,
percée ou dans le milieu, ou au côté gauche de la peaii extérieure
, selon les espèces. Les pattes de derrière du têtard se développent
petit à petit et à vue d'oeil ; celles de devant se développent
aussi, mais sous la peau, qu'elles percent ensuite. La
queue est résorbée par degrés. Le bec tombe, ét laisse paraître
les véritables mâchoires, qui étaient d'abord molles et cachées
sous la peau. Les branchies s'anéantissent et laissent les pouvons
exercer seuls la fonction de respirer qu'elles partageaient
®vec eux. L'oeil, que l'on ne voyait qu'au travers d'un endroit
transparent de la peau du têtard, se découvre avec ses trois
paupières. Les intestins, d'abord très longs, minces, contournés
en spirale, se raccourcissent, et prennent les renflemens
BATRACIENS.
nécessaires pour l'estomac et le colon : aussi le têtard ne vit-il
que d'herbes aquatiques, et l'animal adulte que d'insectes et
autres matières animales. Les membres des têtards se régénèrent
presque comme ceux des salamandres.
L'époque de chacun' de ces changemens particuliers varie
selon les espèces.
Dans les pays tempérés et froids, l'animal parfait s'enfonce,
pendant l'hiver, sous terre, ou sous l'eau dans la vase, et y
vit sans manger et sans respirer ; mais, pendant la belle saison,
si on l'empêche de respirer quelques minutes en l'empêchant
de fermer la bouche, il périt.
LES GRENOUILLES proprement dites
(RANA. Laurenti
"(Pl. 37,.««. i et a.)
Ont le corps effilé el les pieds de derrière très longs, très forts, et plus
ou moins bien palmés; leur peau est lisse; leur mâchoire supérieure est
garnie tout autour d'un rang de petites dents Unes, el il y en a une rangée
transversale interrompue au milieu du palais. Les mâles ont , de .chaque
côté, sous l'oreille, une membrane mince, qui se gonfle d'air quand ils
crient. Ces animaux nagent et sautent très bien.
La GRENOUILLE COMMUNE ou VERTE (Rana esculenta. L.), Roescl.
Rail. pl. xiii. xiv.
(Pianelle fig. i.)
D'un beau vert, tachetée de noi r ; trois raies jaunes surl e dos; le ventre
jaunâtre. C'est l'espèce si commune dans toutes les eaux dormantes, et
si incommodes en ël'é par la continuité de ses clameurs nocturnes. Elle