ARACHNIDES PULMONAIRES,
A l'égard des yeux lisses f ) , il remarque qu'ils brillent
dans l'obscurité comme ceux des chats, et que les aranéides
ont vraisemblablement la faculté de voir de jour
et de nuit.
L'abdomen des aranéides se putréfie et s'altère tellement
après la mort, que ses couleurs et même sa forme
sont méconnaissables. M. Dufour estparvenu, au moyen
d'une dessiccation très prompte, et dontil indique le procédé,
à remédier, autant que possible, à cet inconvénient.
Selon Réaumur, la soie subit une première élaboration
dans deux petits réservoirs ayant la figure d'une
larme de verre, placés obliquement, un de chaque côté,
à la base de six autres réservoirs, en forme d'intestins,'
situés les uns à côté des autres, recoudés six ou sept fois,
partant un peu au dessous de l'origine du ventre, et venant
aboutir aux mamelons par un filet très minfeef^
C'est dans ces derniers vaisseaux que la soie acquiert
plus de consistance et les autres qualités qui lui sont
propres; ils communiquent aux pre'cédenspar des bran- .
ches, formant un grand nombre de coudes et ensuite
W »• « f . I. a et 3. © Pl. /,. %. 9 et la.
FAMILLE DES FILEUSES. 2t
divers lacis (i). Au sortir des mamelons, les fils de soie
sont gluans ; il leur faut un certain degré de dessiccation
ou d'évaporation d'humidité, pour pouvoir être employés.
Mais il paraît que lorsque la température est propice,
un instant suffit, puisque ces animaux s'en servent
tout aussitôt qu'ils s'échappent de leurs filières. Ces flocons
blancs et soyeux que l'on voit voltiger au printemps
et en automne, les jours où il y a eu du brouillard, et
qu'on nomme vulgairement^^ de la Vierge,. sont certainement
produits, ainsi que nous nous en sommes assuré
en suivant leur point de départ, par divers jeunes
aranéides, et notamment des épéires et des thomises;
ce sont principalement les grands fils qui doivent servir
d'attache aux rayons de la toile, ou ceux qui en composent
la chaîne, et qui devenant plus pesans à raison de
l'humidité, s'affaissent, se rapprochent les uns des autres,
et finissent par se former en pelotons; on les voit souvent
se réunir près de la toile commencée par l'animal,
et où il se tient. Il est d'ailleurs probable que beaucoup
de ces aranéides n'ayant pas encore une provision assez
abondante de soie, se bornent à en jeter au loin de simples
fils. C'est, à ce qu'il me paraît, à de jeunes lycoses
(r) Voyez, sur le même sujet, Tréviranus.