ARACHNIDES PULMONAIRES.
égales (a) ; l'animal les étend, dans toute leur longueur, sur le plan de
position.
Les chélicères sont ordinairement petites, et leur crochet est replié
transversalement, comme dans les quatre tribus précédentes. Leurs
yeux (¿) sont toujours au nombre de huit, souvent très inégaux, et forment,
par leur réunion, un segment de cercle ou un croissant; les deux
latéraux postérieurs sont plus reculés en arrière, ou plus rapprochés des
bords latéraux du corselet que les autres. Les mâchoires sont, dans le
plus grand nombre, inclinées sur la lèvre. Le corps est d'ordinaire aplati,
à forme de crabe, avec l'abdomen grand, arrondi et triangulaire.
Ces arachnides se tiennent tranquilles, les pieds étendus, sur les végétaux.
Elles ne font point de toile, et. jettent simplement quelques fils solitaires,
afin d'arrêter leur proie. Leur cocon est orbiculaire et aplati. Elles
se cachent entre des feuilles, dont elles rapprochent les bords, et le gardent
assidûment jusqu'à la naissance des petits.
L E S MICROMMATES ,
( MICROMMATA. Latr. — Sparassus. Walck. )
(PL. xi, fig. 4.)
Qui ont les mâchoires droites, parallèles et arrondies au bord (c), et les
yeux disposés quatre par quatre, sur deux lignes transverses, dont la
postérieure plus longue, arquée en arrière. Les seconds pieds et les premiers
ensuite sont les plus longs de tous. La languette est demi circulaire
(1).
* On les trouve communément dans les bois des environs de Paris :
La Micrommate smaragdine (Aranea smaragdula, Fab.; A. viridissima,
De G.) Clerck., Aran. Suec., pl. 6, tab. iv (d), qui est de grandeur
moyenne, d'un vert de gramen, avec les côtés bordés d'un jaune clair,
et l'abdomen d'un jaune verdâtre, coupé sur le milieu du dos par une
ligné verte.
(i) M- Walckenaer place ce genre dans
la série de ceux qui sont composés d'espèces
à-la-fois vagabondes et sédentaires, tels que
(a) Pl. i i , fig. 4 a.
(c) Pl. ii, fig. 4&
les attes, ou nos saltiques, les thomises, les
philodromeSj cirasses, les clubiones, et
qui n'ont que deux crochets aux tarses.
m PI.
H pt.
r, fig. 4 e.
H «g- 4-
F AMULE DES MLEUSËS.
Elle lie trois à quatre feuilles en un paquet triangulaire, en tapisse
l'intérieur d'une soie épaisse, et place au milieu son cocon, qui est
rond, blanc, et laisse apercevoir les oeufs. Ces oeufs ne sont point agglutinés.
la Micrommate tirgclas (Dufour, Ann. des Scienc. phys., VI, page 308,
XCV, i ; Walck., Hist. des aran., IV, n ) , dont la dénomination rappelle
aux naturalistes l'un de nos sayans les plus zélés, que j'ai signalé à leur
estime comme mon sauveur dans la tourmente révolutionnaire, est
l'une de nos plus grandes espèces, et dont M. Dufour a complété la description
que j'en avais donnée, et observé les habitudes. Son corps est
long de sept à hui t lignes, d'un blond cendré, garni 'de duvet, et plus
ou moins moucheté de noir. Le dessus de l'abdomen offre, depuis son
milieu jusqu'au bout, une bande formée d'une suite de petites taches,
en forme de hache, de cette dernière couleur. On voit sous le ventre
une bande longitudinale, pareillement noire, mais grise dans son milieu.
Les pieds sont annelés de noir. Cette espèce avait été découverte ,
aux environs de Bordeaux, par lef naturaliste auquel je l'ai dédiée.
M. Dufour l'a depuis trouvée dans les montagnes les plus arides du
royaume de Valence. Elle court avec vélocité., les pattes étendues latéralement;
ses pelotes onguiculaires lui donnent la facilité de s'accrocher
sur les surfaces les plus lisses et dans toute position. Elle établit à
la face inférieure des fragmens de rochers, une coque qui a beaucoup
d'analogie, par sa contexture, avec celle du clotho de Durand. EUe s'y
retire pour se mettre à l'abri des mauvais temps, échapper à ses ennemis
et faire sa ponte. C'est une tente ovale, de près de deux pouces de
diamètre, appliquée sur les pierres, à-peu-près comme les patelles marines.
Elle se compose d'une enveloppe extérieure, d'un taffetas jaunâtre,
fin comme de la pelure d'oignon, mais résistant, et d'un fourreau
intérieur plus souple, plus moelleux et ouvert aux deux bouts. C'est par
des ouvertures, munies de soupapes, que l'animal sort. Le cocon est
globuleux, placé au-dessous de sa demeure, de manière qu'il peut le
couver, et renferme environ une soixantaine d'oeufc.
Le même naturaliste a décrit et figuré une aut re espèce, le M. à tarses
spongieux (Ann. des scienc. phys., V, l x i x , «), qu'il a trouvée sur un
• arbre, dans un jardin de Barcelone. Mais je présume, d'après ses habitudes
, et quelques caractères descriptifs, que cette aranéide appartient
au genre philoirome de M. Walckenaer (l).
(i) Voyez, pour d'autres espèces, le ta- son Hist. des aranéides, fasc. IV, Sparassus
liteau des aranéides de 'M. Walckenaer, et rose.us, X, mSle ;