fourni pendant long-temps. ce que l’on appelait turquoises occidentales
(i).
Ses débris, assez communs dans l’Europe tempérée, ne le sont
pas autant vers le nord; mais on en retrouve dans les montagnesde
l’Amérique du sud avec deux espèces voisines.
L ’Amérique du nord possède en nombre immense les débris du
grand mastodonte, espèce plus grande que la précédente, aussi
haute à proportion que l’éléphant, à défenses non moins énormes,
et que ses mâchelières, hérissées de pointes, ont fait prendre longtemps
pour un animal carnivore (a)..
Ses os étaient d’une grande épaisseur et de beaucoup de solidité ;
on prétend avoir retrouvé jusqu’à ses sabots et son estomac, encore
conservés et reconnaissables, et l’on assure que l’estomac était rempli
de branches d’arbresjmncassées. Les sauvages croient que cette
race a été détruite par les dieux, de peur qu’elle ne détruisît l’espèce
humaine.
Avec ces énormes pachydermes vivaient les deux genres un peu*
inférieurs des rhinocéros et des hippopotames.
L’hippopotame de cette époque était assez commun dans les
pays qui forment aujourd’hui la France, l’Allemagne, l’Angleterre;
il l’était surtout en Italie. Sa ressemblance avec l’espèce actuelle
d’Afrique était telle, qu’il faut une comparaison attentive pour en
saisir les distinctions (3).
Il y avait aussi, dans ce temps-là, une petite espèce d’hippopotame
de la taille du sanglier, à laquelle on ne peut rien comparer maintenant.
Les rhinocéros de grande taille étaient au moins au nombre de
trois, tous bicornes.
L’espèce la plus répandue en Allemagne, en Angleterre (mon Rh.
(1) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome ï , pages ?'5o à 265 et 335;
tome iv , page 4g3.
(2) Ibid., tome i , pages 206 à 249; tome m, page 376.
(3) Ibid., tome 1 , page 3o4 à 322, tome 111, page 38o ; tome tv, page 491 2 3 1-
tichorhinus) , et qui, comme l’éléphant, se retrouve jusque près des
bords de la mer Glaciale, où elle a aussi laissé des individus entiers,
avait la tête allongée, les os du nez très-robustes, soutenus par une
cloison des narines osseuse et non simplement cartilagineuse, et
manquait enfin d’incisives (1).
Une autre espèce plus rare et de pays plus tempérés (R h . inci-
swus) (2), avait des incisives comme nos rhinocéros actuels des
Indes Orientales, et ressemblait surtout à celui de Sumatra (3) ; ses
caractères distinctifs dépendaient des formes un peu différentes de
sa tête.
La troisième (Rh. leptorhinus) manquait d’incisives, comme la
première et comme le rhinocéros du Cap d’aujourd’hui; mais elle se
distinguait par un museau plus pointu et des membres plus grêles (4).
C’est surtout en Italie que ses os sont enfouis, dans les mêmes couchés
que ceux d’éléphans, de mastodontes et d’hippopotames.
Il y a ensuite une quatrième espèce (Rh. minutas') munie, comme
la deuxième, de dents incisives, mais de taille beaucoup moindre,
et à peine supérieure au cochon (5). Elle était rare, sans doute, car
on n’en a encore recueilli les débris que dans quelques endroits de
France.
A ces quatre genres de grands pachydermes, se joignait un tapir
qui les égalait pour la taille; qui était par conséquent plus que double,
peut-être triple, pour les dimensions linéaires du tapird’Amérique
(6).
On en trouve les dents en plusieurs lieux de France et d’Allemagne;
et presque toujours accompagnant celles de rhinocéros, de
mastodontes ou d’éléphans.
(1) Yoyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome n, première partie, page 64;
et tome iv, page 496.
(2) Ibid, j tome n, première partie , page 8g; tomein, page 390 ; et tome v, deuxième
partie , page 5oi.
(3) fbid. , tom. m, page 385.
(4) Ibid., tome 11, première partie, page 71.
(5) Ibid. , page 8g.
(6) Ibid., deuxième partie, page i65.