sini, et d’après lui Bailly, ont prétendu y trouver une période luni-
solaire de six cents ans qui aurait été connue des premiers patriarches
(i).
Ainsi tout porte à croire que cette grande réputation des Chal-
déensleur a été faite, à des époques récentes , par les indignes successeurs
qui, sous le même nom, vendaient dans tout l’Empire romain
des horoscopes et des prédictions, et qui, pour se procurer
plus de crédit, attribuaient à leurs grossiers ancêtres l’honneur des
découvertes des Grecs. . r .
Quant aux Indiens, chacun sait que Bailly, croyant que l’époque
qui sert de point de départ à quelques-unes de leurs tables astronomiques
avait été effectivement observée, a voulu en tirer une
preuve de la haute antiquité de la science parmi ce peuple, ou du
moins chez la nation qui lui aurait légué ses connaissances; mais tout
ce système si péniblement conçu tombe de lui-même, aujourd’hui
qu’il est prouvé que cette époque a été adoptée après coup sur des
calculs faits en rétrogradant, et dont le résultat était faux (2).
M, Bentley a reconnu que les tables de Tirvalour, sur lesquelles
portait surtout l’assertion de Bailly, ont dû être calculées vers 1281
de Jésus-Christ (il y a cinq cent quarante ans), et que le Surya-
Siddhanta, que les brames regardent comme leur plus ancien traité
scientifique d’astronomie, et qu’ils prétendent révélé depuis plus
de vingt millions d’années, ne peut avoir été composé qu’il y a en-
viron sept cent soixante ans (3).
Des solstices, des équinoxes indiqués dans lesPouranas, etcalcu-
(1) Y oyez Bailly, Histoire de l’Astronomie ancienne ; et M. Delambre, dans son ouvrage
sur le meme sujet, tome i , page 3. .
(2) Voyez Laplace , Exposé du Système du Monde, page 33o ; et le Mémoire de M. Davis,
sur les calculs astronomiques des Indiens, Mém. de Calcutta, tome 11, page 225 de l’édition
in-£°.
(3) Voyez les Mémoires de M; Bentley sur l’antiquité du Surya-Siddbanta, Mém. de Calcutta
, tome v i , page'54« ; et sur les systèmes astronomiques des Indiens, ibid. , toine vm,
page ic)5 de l’édition in-8°.
lés d’après les positions que semblaient leur attribuer les signes du
zodiaque indien, tels qu’on croyait les connaître, avaient paru d’une
antiquité énorme, Une étude plus exacte de ces signes ou naecha-
trons a montré récemment à M. de Paravey qu’il ne s’agit que de
solstices de douze cents ans avant Jésus-Christ. Cet auteur avoue en
même temps que le lieu de ces solstices est tel grossièrement fixé,
qu’on ne peut répondre de cette détermination à deux ou trois
siècles près. Ce sont les mêmes que ceux d’Eudoxe, que ceux de
Tchéoukong (i).
Il est bien avéré que les.Indiéns n’observent pas, et qu’ils ne possèdent
aucun des instrumens nécessaires pour cela. M. Delambre
reconnaît à l'a vérité avec Bailly et Legentil qu’ils ont des procédés
de calculs qui, sans prouver l ’ancienneté de leur astronomie, en
montrent au moins l’originalité (2) ; et toutefois on ne peut étendre
cette conclusion à leur sphère; car, indépendamment de leurs vingt-
sept nacchatrons ou maisons lunaires, qui ressemblent beaucoup à
celles d’es Arabes, ils ont au zodiaque les mêmes douze constellations
que les Egyptiens, les Chaldéens et les Grecs (3); et si l’on
s’en rapportait aux assertions de M. Wilfort, leurs constellations
extra-zodiacales seraient aussi les mêmes que celles des Grecs, et
porteraient des noms qui ne sont que de légères altérations de leurs
noms grecs (4). 1 2 3 4
(1) Mémoires encore manuscrits de M. de Paravey, sur la sphère de la Haute—Asie.
(2) Voyez le traité approfondi sur l’astronomie des Indiens dans l’Histoire de l’Astronomie
ancienne de M. Delambre, tome i , pages 4«o à 556.
(3) Voyez le Mémoire de sir Will. Johnes sur l’antiquité du zodiaque indien , Mém. de
Calcutta, tome il, page 289 de l’édition in -8 ° ., et dans la traduction française, tome 11,
page 332.
(4) Voici les propres paroles de M. Wilfort, dans son Mémoire sur les témoignages des
anciens livres indous touchant l’Égypte et le Nil, Mémoires de Calcutta , tome m, page
436 de l’édition in-8°.
1 Ayant demandé à mon pandit, qui est un savant astronome, de me désigner dans le ciel
« la constellation d’Antarmada , il me dirigea aussitôt sur Andromède, que j’avais eu soin
« de ne pas lui montrer comme un astérisme qui me serait Connu. Il m’apporta ensuite tin
« livre tres-rare et très-curieux, en sanscrit, où se trouvait un chapitre particulier sur les