secondaires sont aussi un peu effilées et légèrement teintes de noirâtre.
Il paraît, d’après M. Savigny, page 25, que M. Levaillant en a observé
encore une qui a de même les pennes secondaires effilées, mais
dont le cou garde toujours ses plumes, et dont la face est de couleur
rouge.
Le même Macé nous a aussi adressé un tantalus très-semblable
à celui que les naturalistes ont regardé comme l’ibis, mais dont
les petites couvertures des ailes et une large • bande au bas de
la poitrine sont noires et maillées de blanc. Les dernières pennes
secondaires sont allongées et teintes de rose. On sait que dans
le tantalus ibis des naturalistes, les petites couvertures des ailes
sont maillées de lilas, et que le dessous du corps est tout
blanc. .
Nous donnons ici une table des parties de quelques-uns de ces oiseaux
qu’on peut mesurer exactement dans des individus empaillés :
qu’on les compare avec celles des squelettes d’ibis momifiés, et l’on
jugera s’il était possible de croire un seul instant que ces momies
vinssent des tantalus.
P AR T IE S
du
CORPS.
TANTALUS
des naturalistes.
TANTALUS
de
l’Inde
de Macé.
NUMENIÜS
IBIS ;
Selon nous
e véritable
Ibis des
anciens.
NUMENIÜS
Ibis;
mesuré
par
M. Savigny
NUMENIÜS
de
Macé.
NUMENIÜS
de
Labillardière.
NUMENIÜS
de
Péron.
NUMENIÜS
de
Leschenault.
Longueur du bec
de sa commissure
à sa pointe.......... 0,210 0,205 0,125 0,154
0x0f
0'
o ,i65 0,13l 0 , i 3 2
Longueur de la
partie nue de la
jambe............... 0,13o 0,15o 0,041 o,o56 o,o55
6
'o
0
o,o34
0
'4os>. 4^
Longueur du
tarse................... 0,190 0 , 2 5 o o,o85 0,097 0,095 0,084 0,080 0,093
Longueur du
doigt du milieu. 0,1 o5 0,115
O
0
000
0,092
b
c c
00
1 0
0,086 0,078 0,p86
Maintenant parcourons les livres des anciens et leurs monumens ;
comparons ce qu’ils ont dit de l’ibis, ou les images qu’ils en ont tracées
, avec l’oiseau que nous venons de décrire, nous verrons toutes
les difficultés s’évanouir et tous les témoignages s’accorder avec le
meilleur de tous, qui est le corps même de l’oiseau conservé dans la
momie.
« Les ibis les plus communs, dit Hérodote, Euterpe, n°. 76, ont la
« tête et le devant du cou nus, le plumage blanc, excepté sur la tête,
« sur la nuque, au bout des ailes et du croupion qui sont noirs (1).
« Leur bec et leurs pieds ressemblent à ceux des autres ibis. » Et il
avait dit de ceux-ci : « Us sont de la taille du crex, de couleur entière-
« ment noire, et ont les pieds semblables à ceux de la grue, et le bec
« crochu. »
Combien de voyageurs ne font pas aujourd’hui de si bonnes descriptions
des oiseaux qu’ils observent que celle qu’Hérodote avait
faite de l’ibis !
Comment a-t-on pu appliquer cette description à un oiseau qui n’a
de nu que la face, et qui l’a rouge, à un oiseau qui a le croupion blanc
et non recouvert au moins comme le nôtre par les plumes noires des
ailes?
Cependant ce dernier caractère était essentiel à l’ibis. Plutarque
dit ( de Iside e t Osiride') qu’on trouvait dans la manière
dont le blanc était tranché avec le noir dans le plumage de cet
oiseau, une figure du croissant de la lune. C’est en effet par la
réunion du noir des dernières plumes des ailes avec celui des
deux bouts d’aile que se forme, dans le blanc, une grande échancrure
demi-circulaire qui donne à ce blanc la figure d’un croissant.
Il est plus difficile d’expliquer ce qu’il a voulu dire en avançant
que les pieds de l’ibis forment avec son bec un triangle équilatéral.
Mais on conçoit l’assertion d’Elien, que lorsqu’il retire sa (l)
(l) " V « ji» xetï ri}» i i . f h , Ttrottrctt. A iv u r , 7rlij)oto,t i 7rAjj» xupotXr,S^ x e tt c tv% tvo s x c tt e txpuv
rui 7rltfvyav, xct) 7nyct,tot> xxfov. Feu Larcher, Hérodote, traduction française, tome n,
page 327 , a bien fait sentir la différence de ces mots , , la nuque, et hlpj ou a
gorge.