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 l’équinoxe  du  printemps;  que  le  cancer  annonce  sa  rétrogradation  
 au solstice d’été; que la  balance, signe  d’égalité,  marque l’équinoxe  
 d’automne  (i);  et  que  le  capricorne,  animal  grimpeur,  indique  le  
 solstice d’hiver après lequel  le  soleil nous revient. De  cette manière,  
 en  plaçant  les  inventeurs du  zodiaque  dans  un  climat  tempéré,  on  
 aurait  des  pluies sous  le  verseau,  des  naissances  d’agneaûx  et  de  
 chevreaux  sous  les  gémeaux,  des  chaleurs  violentes  sous  le  lion,  
 les récoltes-sous  la  vierge,  la  chasse  sous  le  sagittaire,  etc.,  et  les  
 emblèmes seraient assez convenables. En plaçant alors les colurçs au  
 commencement des  constellations,  ou  du moins  l’équinoxe aux premières  
 étoiles  du belier,  on  n’arriverait  en  première  instance  qu à  
 trois  cent quatre-vingt-neuf ans avant Jésus-Christ, époque évidemment  
 trop  moderne,  et  qui  obligerait  dé  remonter  encore  d’une  
 période  équinoxiale  toute  entière  ou  de  vingt-six mille  ans. Mais si  
 l’on suppose  que l’équinoxe passait par  le milieu de la  constellation,  
 on  arrivera  à mille ou mille deux cents  ans  plus  haut  à  peu  près,  à  
 seize  ou  dix-sept  cents  ans  avant  Jésus-Christ;' et  c’est  là  l’époque  
 que  plusieurs hommes célèbres ont  cru  véritablement  être .celle  de  
 l’invention  du  zodiaque,  dont,  sur  d’autres motifs  aussi légers, ils  
 ont fait honneur à  Chiron. 
 Mais  Dupuis  qui  avait  besoin,  pour  l’origine  qu’il  prétendait  
 attribuer  à  tous  les  cultes,  que  l’astronomie,  et  nommément  les  
 figures  du  zodiaque  eussent  en  quelque  sorte  précédé  toutes  les'  
 autres institutions humaines,  a cherché un  autre climat  pour trouver  
 d’autres  explications  ■ aux  emblèmes,  et  pour  en  déduire  ùne  
 autre  époque.  Si,  prenant  toujours  la  balance  pour  un  Signe  
 équinoxial-,  mais  la  sùpposant  à  l’équinoxe  du  printemps,  on  
 veut  que  le  zodiaque  ait  été  inventé  en  Egypte,  on  trouvera  en  
 effet  encore  des  explications  assez  plausibles  pour  le  climat  de  ce 
 (i) Varro, de Ling.  lat., lib.  vi,  signa,  quod  aliquid significent,  ut libra  jequinoctium;;  
 Macrob. ,.Sat.,  lib.  1,  cap.  xxi,  Capricornus  ab  infernis partibus  ad  superas solem reducens  
 caprae  naturam  vi'detur imitari. 
 pays  (1).  Le  capricorne,  animal  à  queue  de  poisson,  marquera  Je  
 commencement de l’élévation  du Nil au solstice  d’été;  le verseau  et  
 les poissons,  les progrès  et  la  diminution  de l’inondation;  le taureau,  
 le  labourage;  la  vierge,  la  récolte;.?  et  ils  les marqueront  aux  époques  
 où  en  effet  ces  opérations^ont  lieu.  Dans  cette  hypothèse  le  
 zodiaque  aura  quinze  mille  ans  (2)  pour  un  soleil  supposé  au  premier  
 degré  de  chaque  signe ,  plus de  seize  mille pour  le milieu,  et  
 quatre mille  seulement,  en supposant que l’emblème a été donné  au  
 signe.àd'opposite duquel'était  le  soleil  (‘3).  C’est  à  quinze  mille  ans  
 que s’est attaché  Dupuis,  et c’est  sur  cette  date  qu’il a fondé  tout  le  
 système  de  son  fameux ouvrage. 
 II ne manque  cependant  pas  de^gens  qui,  tout  en  admettant  que  
 le  zodiaques été  inventé  en Egypte ,  ont  imaginé  des allégories applicables  
 à  des  temps  postérieurs.  Ainsi,  selon  M.  Hamilton,  la  
 vierge  représenterait  la  terre  d’Egypte  lorsqu’elle  n’est  pas  encore  
 fécondée par l’inondation;  le  lion,  la saison où cette terre est le plus  
 livrée.'aux bêtes  féroces,  etc.  (4 J. 
 Cette haute antiquité de quinze mille ans entraînerait d’ailleurs cette  
 conséquence  absùrde que  les Egyptiens,  ces  hommes  qui représentaient  
 tout par des-emblèmes , et-qui devaient  attacher un grand prix  à  
 ce que ces emblèmes fussent conformesaux idées qu’ils devaient peindre, 
   auraient conservé les  signes  du  zodiaque  des  milliers d’années  
 après qu’ils ne répondaient plus en aucune manière, à leur sens primitif. 
 Feu Remi  Raige  chercha  à  soutenir  l’opinion  de  Dupuis  par  un  
 argument  tout  nouveaui(5)-  Ayant  remarqué  que  l’on  peut  trouver  
 aux  noms  égyptiens des mois, en les  expliquant  par  les langues  
 orientales, des  sens  plus  ou moins  analogues aux figures des- signes  
 du  zodiaque ,  trouvant  dans  Ptoloméè  qu'ep ifi  qui  signifie  capri- 
 (1.) Voyez le mémoire  sur  l’origine des  constellations  dans l’Origine des  Cultes de Dupuis,  
 Lomé  ni,  pages 3a4  et suivantes. 
 (  (2) Idem,  tome m,  page  267. 
 (3)  Dupuis suggère  lui-même  cette seconde hypothèse, ibid.  pag..34o— 
 (4)  .Ægyptiaca , pag. 2*5. 
 (5) Voyez, dans le grand ouvrage sur l’Égypte, Antiquités, Mémoires, tome  1,  lé Mémoire