fi] d’archal très-fin. Ce squelette est déposé dans les galeries anatomiques
du Muséum dont il fait l’un des beaux ornemens, et nous
en donnons la figure planche iv.
On voit que cette momie a dû venir d’un oiseau tenu en domesticité
dans les temples, car son humérus gauche a été cassé et resoudé.
Il est probable qu’un oiseau sauvage , dont 1 aile se serait
cassée, eût péri avant de guérir, faute de pouvoir poursuivre sa proie
ou de pouvoir échapper à ses ennemis.
Ce squelette nous mit en état de déterminer,sans aucune équivoque,
les caractères et les proportions de l’oiseau; nous vîmes clairement
que c’était dans tous les points un véritable courlis, un peu
plus grand que celui d’Europe, mais dont le bec était plus gros et
plus court. Yoici une table comparative des dimensions de ces deux
oiseaux, prise, pour l’ibis,-du squelette de la momie deThebes, et
pour le courlis, d’un squelette qui existait auparavant dans nos galeries
anatomiques. Nous y avons joint celles des parties des ibis de
Saccara que nous avons pu obtenir entières.
P A R T IE S .
SQUELETTE
d’ibis
de Thèbes.
SQUELETTE IBIS DE SACCARA.
Courlis. Le plus grand. Le plus petit
Tête et bec ensemble....................... 0.210 0,2l 5 -— -
Tête seule. .................................... o,°47 o,o4o — -----
Les 14 vertèbres du cou ensemble. ° , ,92 0,15o — —
Le dos............................................... 0,080 o,o56 — —
Le sacrum......................................... 0,087 0,070 — I -----
Le coccyx....................1 .................. 0,087 o,o35 ----“ V ? . ---rrr ; ,>x
Le fémur.......................................... 0,078 0,0.60 — —
Le tibia. ......................... 0,15o 0,112 — 0,095
Le tarse............................................ 0,102 0,090 — —
Le doigt du milieu. ....................... 0.097 0,070 — , — tri--'-
Le sternum. ................................... 0,092 ° j°99 — 7 f ; —
La clavicule...................................... o,o55 0,041 — °,°4
L’humérus............-.......................... 0,133 [ 0,106 0,124 —
L’avant-bras.................................... 0,153 o,i ï 7 9i '44 0,114
La main............ ............................... 0,125 0,1 o3 —
On voit par cette table que l’animal de Thèbes était plus grand
que notre courlis; que l’un des ibis de Saccara tenait le milieu entre
celui de Thèbes et notre courlis, et que l’autre était plus petit que
ce dernier. On y voit aussi que les différentes parties du corps de
l’ibis n’observent point entre elles les mêmes proportions que celles
du courlis. Le bec du premier, par exemple, est notablement plus
court, quoique toutes les autres parties soient plus longues, etc.
Cependant ces différences de proportions ne vont point au-delà
de ce qui peut distinguer des espèces du meme genre : les formes et
les caractères, que l’on peut considérer comme génériques, sont
absolument les mêmes.
Il fallait donc chercher le véritable ibis, non plus parmi ces tan-
talus à haute taille et à bec tranchant, mais parmi les courlis; et notez
que par le nom de courlis nous entendons, non pas ce genre artificiel
formé par Latham et Gmelin, de tous les échassiers à bec courbé
en en bas et à tête nue, que leur bec soit arrondi ou tranchant, mais
bien un genre naturel, que nous appellerons numenius, et qui comprendra
tous les échassiers à becs courbés en en bas, mousses et arrondis,
que leur tête soit nue ou revêtue de plumes. C’est le genre
courlis tel que l’a conçu Buffon (i)__
Un coup d’oeil sur la collection des oiseaux du cabinet du Roi
nous fit reconnaître une espèce qui n’était encore ni nommée ni
décrite dans les auteurs systématiques, excepté peut-être M. Latham,
et qui, examinée avec soin, se trouva satisfaire à tout ce que les anciens,
les monumens et les momies nous indiquent comme caractères
de l’ibis.
Nous en donnons ici la figure, planche v; c’est un oiseau un peu
plus grand que le courlis; son bec est arqué comme celui du courlis,
mais un peu plus court et sensiblement plus gros à proportion, un
peu comprimé à sa base, et marqué de chaque côté d’un sillon qui,
partant de la narine, règne jusqu’à l’extrémité, tandis que dans le 1
(1) Nous avons établi définitivement ce genre dans notre Règne animal, tome i , page
483, et il paraît avoir été adopté par les naturalistes.