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cendantes tant que le solstice n’avait pas reculé au moins jusqu au
milieu delà constellation du lion, croyant voir deplus, comme nous
l’avons dit, que le lion est divisé dans le grand zodiaque d Esne,
ne font remonter ce zodiaque qu’à deux mille six cent dix ans
avant Jésus-Christ (i).
M. Hamilton, qui a le premier fait remarquer cette division du
signe du lion dans le zodiaque d’Esné, réduit l’éloignement de la
période où s’y trouvait le solstice à mille quatre cents ans avant
Jésus-Christ.
Il parut encore un grand nombre d’autres systèmes sur le meme
sujet. M. Rhode, par exemple, en proposait deux : le premier faisait
remonter le zodiaque du portique de Dendera à cinq cent quatre-
vingt-onze ans avant Jésus-Christ; d’après le second, il s’élèverait
à mille deux cent quatre-vingt-dix (2). M. Latreille fixait 1 époque
de ce zodiaque à six cent soixante-dix ans avant Jesus-Christ;
celle du planisphère à cinq cent cinquante ; celle du zodiaque du
grand temple d’Esné à deux mille cinq cent cinquante; celle du
petit à mille sept cent soixante.
Mais il y avait une difficulté inhérente à toutes les dates qui partaient
de la double supposition que la division marque le solstice, et
que la position du solstice marque l’époque du monument ; c’est la
conséquence inévitable que le zodiaque d’Esné aurait dû être au
moins de deux mille et peut-être de trois mille ans (3) plus ancien
On n’en peut absolument rien tirer. Ma profession de foi à cet egard est dans le discours préliminaire
de mon Histoire de l’astronomie du moyen âge, pages xvij et xvnj.
Voyez aussi la note ajoutée au Rapport sur les Mémoires de M. de Paravey, tome vin des
nouvelles Annales des Voyages , et reproduit par M. de Paravey dans son aperçu de ses
Mémoires sur l’origine de là sphère, pages«4 et de 3i à 36. , . „ „
Voyez encore l’Analyse des travaux mathémathiques de l’Académie en 1820, pages 38
ct 79* D elambre.
(,) Voyez le grand ouvrage sur l’Égypte, Antiquités, Mémoires, tome 1 , page 486.
(a) Rhode. Essai sur l’âge du zodiaque et l’origine des constellations, en allemand. Breslau,
i8oq ,in-4#- 5 Pag* 7^* , .
(3) D’après les tables de la note ci-dessus , le solstice est reste trois mille quatre cent
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que celui de Dendera, conséquence qui évidemment battait en ruine
la supposition ; car aucun homme i un peu instruit de, l’histoire des
arts, ne pourra croire que deux édifices aussi ressemblans par l’architecture
aient été autant séparés par le temps.
Lësentiment de cette impossibilité, uni toujours à la croyance que
cette division des zodiaques indique une date, fit recourir à une
autre conjecture, à celle que les constructeurs auraient voulu marquer
celle des années sacrées des Egyptiens où le monument a été
élevé. Ces années ne durant que trois cent soixante-cinq joui-s, si le
soleil au commencement de l’une occupait le commencement d’une
constellation, il s’en fallait de près de six heures qu’il n’y fût revenu
au commencement de.l’année suivante, et après cent vingt-uh ans
il devait ne se trouver qu’au commencement du signe précédent. Il
semble assez naturel que les constructeurs d’un temple aient voulu
indiquer à peu près dans quelle période delà grande année,de l’année
sothiaque, il avait été élevé, et l’indication dusigne par lequel commençait
alors l’année'sacrée en était un assez bon moyen. On comprendrait
ainsi qu’il se -serait écoulé de cent vingt à cent cinquante
ans entre le temple d’Esné et celui de Dendera.
Mais, dans cette manière de voir, il restait à déterminer dans laquelle
des grandes années ces constructions auraient eu lieu : ou
celle qui a fini en i 38 après, ou celle qui a fini en 13 22 avant Jésus-
Christ , ou quelque autre.
Feu Visconti, premier auteur de cette hypothèse', prenant l’année
saçrée dontle commencement répondait au signe du lion, etjugeant,
d’aprèsda ressemblance des signes, qu’ils avaient été représentés a
une époque où les’ opinions des Grecs n’étaient pas’ étrangères à
tm pouvait choisir que la fin de la dernière grande
année, ou l’espace écoulé entre l’an 12 et l’an i 38 après Jésus-
Christ (1); ce qui lui sembla^ s’accorder avec l’inscription grecque
soixante-quatorze ou au moins trois mille trois cent sept ans dans la constellation de la
vierge, celle de toutes qui occupe unplus grand espace dans le zodiaque, et deux mille six
cent dix-sept dans.celle du lion.
(1) Traduction d’Hérodote, par Larcher, t. 11, p ^ o .
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