Les monumens
' astronomiques
laissés par les'
anciens ne portent
pas les dates
excessivement
reculées que
l’on a cru y voir.
On a donc en recours à des argumens d’un autre genre. On a
prétendu qu’indépendamment de ce qu’ils ont pu savoir, ces peuples
ont laissé des monumens qui portent, par l’état du ciel qu’ils
représentent, une date certaine et une date très-reculée; et les zodiaques
sculptés dans deux temples de la Haute-Egypte parurent,
il y a quelques années, fournir pour cette assertion des preuves
tout-à-fait démonstratives. Ils offrent les mêmes figures des constellations
zodiacales que nous employons aujourd’hui, mais distribuées
d’une façon particulière. On crut voir dans cette distribution une
représentation de l’état du ciel au moment où l’on avait dessiné ces
monumens, et l’on pensa qu’il serait possible d’en conclure la date
de la construction des édifices qui les contiennent (i).
guson, qui était berger dans-son enfance, et qui, en gardant les troupeaux pendant la nuit ,
eut de lui-même l’idée de se faire une carte céleste, et la dessina peut-être mieux qu’aucun
astronome chaldéen. On raconte quelque chose d’assez semblable de Jamerey Duval.
(i) Ainsi àDendera (l’ancienne Tentyris), ville au-dessous.de Thèbes, dans le portique du
grand temple dont l’entrée regarde le nord (*), on voit au plafond les signes du zodiaque
marchant sur deux bandes , dont l’une est le long du côté oriental et l’autre du côté opposé:
ellessont embrassées chacuneparune figure de femme aussilongue qu’elle, dont lespieds sont
vers l’entrée, latêteet les bras vers le fond dupor-tique-: par conséquent les pieds sont, au; nord
et les têtes au sud.
Le lion est en tête de la bande qui est à l’occident; il se dirige vers le nord ou vers les pieds
de la figure de femme, et il a lui-même les pieds vers le mur oriental. La vierge , la balance,
le scorpion, le sagittaire et le capricorne le suivent , marchant sur une même ligne* Ce dernier
se trouve vers le fond du portique et près des mains et de la tête de la grande figure de
femme. Les signes de la bande orientale commencent à l’extrémité où ceux de l’autre bande
finissent, et se dirigent par conséquent vers le fond du portique ou vers les bras de là grande
figure. Ils ont les pieds vers le mur latéral de leur côté, et les têtes en sens contraires de celle
de la bande opposée. Le verseau marche le premier suivi des poissons, du belier, du taureau ,
dés gémeaux. Le dernier de la série, qui est le cancer ou plutôt le scarabée, car c’est par cet
insecte que le cancer des Grecs est remplacé dans les zodiaques d’Egypte, est jeté de côté
sur les jambes de la grande figure. A la place qu’il aurait du occuper est un globe posé sur le
sommet d’une pyramide composée-de petits triangles qui représentent des espèces derayons,
et devant la base de laquelle est une grande tête de femme avec deux petites cornes. Un second
scarabée est placé de côté et,en travers sur la première bande, dans l’angle que les pieds
de la grande figure forment avec le corps et en avant de l’espace où marche le lion, lequel
(*) .Voyez le grand ouvrage sur l'Égypte, Antiquités, vol. i v , pl. xx.
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Mais pour en venir, à la haute antiquité que
l’on prétendait en
déduire, il fallut supposer premièrement que leur division avait un
rapport déterminé avec un certain état du ciel, dépendant de la
précession des équinoxes, qui fait faire aux colurës le tour du zodiaque
en vingt-six mille ans; qu’elle indiquait, par exemple, la position
du point solsticial; et secondement, que l’état du ciel repréi
est un peu en arrière. A l’autre bout de cette même bande le capricorne est très-près du fond
ou des bras de la grande figure, et sur la bande à gauche le verseau en est assez éloigné' : cependant
le capricorne n’ est pas répété comme le cancer. La division de ce zodiaque, ’dès
l’entrée, se fait donc entre le lion et le cancer, ou si l’on pense que la répétition'du scarabée
marque une division du signe, elle a lieu dans le cancer lui-même ; mais celle du fond se fait
entre le capricorne et le verseau.
Dans une des salles intérieures du même temple était ün planisphère circulaire inscrit dans un
carré, celui-là même qui a été apporté à Paris par M. Lelorrain, et que Ton voit à la Bibliothèque
du Roi. On y remarque aussi les signes du zodiaque parmi beaucoup d’autres figures
qui paraissent représenter des constellations (*j.
Le lion y répond à l’une des diagonales du carre; la vierge qui le suit répond à une ligné
perpendiculaire qui est dirigée vers l’orient; les autres signes marchent dans l’ordre connu
jusqu’au cancer qui, au lieu de compléter la chaîné en répondant au niveau du lion, est
placé au-dessus de lui, plus près du centré du cercle, en sorte que les signés sont sur une
ligne un peu spirale.
Ce cancer, ou plutôt ce scarabée, marche en sens contraire des autres signés. Les gémeaux
répondent au nord, le sagittaire au midi et les poissons à l’orient, mais pas très-exactement.
Au côté oriental dé ce planisphère est une grande figure de femme , la tête dirigée vers le midi
et lés pieds dirigés vers le nord , comme celle du portique.
On pourrait donc aussi élever quelque doute Sur le point de ce Second zodiaque où il faudrait
commencer la sérié des signes. Suivant que l’on prendra une des perpendiculaires ou
une des diagonales, ou l’endroit où une partie de la série passe sur l’autre partie, ôn le jugera
divisé au lion , ou bien entré le lion étle cancér, où bien enfin aux gémeaux.
A Esné (l’ancienne Latopolis), ville placée au-dèssus de Thèbes , il y a dès zodiaques aux
plafonds de deux templès différens.
Celui du grand temple; dont l’entrée regardé le levant, est sûr deux bandés contiguës et
parallèles l ’une à l’autre le long du côté Sud du plafond (**).
Les figures de femmes qui les embrassent ne sont pas sur leur longueur, mais sur leur largeur,
en sorte que l’une est en travers près de l’entrée ou à-l’orient, la tête et les bras vers le
nord , et les pieds vers lè mur latéral ou vers le sud, et que l’autre est dans le fond du portique
également en travers et regardant la première.
(*) Voyez le grand ouvrage sur l’Egypte, Antiquités, vol, i y , pl. xxi.
(**) Voyez le grand ouvrage sur l’Egypte, vol. i , pl. lxxix .