
r et le commencement de septembre. Si elle n’est pas à une bonne exposition,
ou si on la laisse trop mûrir, elle devient pâteuse et prend un mauvais goût.
Je soupçonne la pòche que je viens de décrire de ne pas être la véritable
Chevreuse hâtive, mais d ’en être une variété que Merlet et La Quintinye appellent
Pèche (PItalie. La P êche qui est connue aujourd’hui sous le nom de
Pêche tPItalie est aussi une variété de la Chevreuse hâtive. L’arbre est très-vigoureux.
Je ne connais aucun Pôcher qui pousse des rameaux aussi longs et
aussi forts; se s feuilles sont plus grandes, ses fleurs p e tite s, et son fruit plus
tardif, plus gros, ovale, un peu pointu, prend moins de couleur, et une couleur
plus claire; sa chair est rouge auprès du noyau; elle a beaucoup d’eau.
.le crois que la véritable Chevreuse hâtive e s i / a B e l l e C h e v r e u s e . n üuham.,
T ra ité des Arbr. fm i l ., page 21 [1768].
La description qu’on vient do lire n’est pas faite pour éclairer la
question; en effet, après avoir décrit la Pêche Chevreuse h âtive, D u hamel
sc demande si c’est bien la véritable. De plus, il complique la
question en ajoutant une autre variété, la Pêche d'Italie, qui semble
avoir été la Chevreuse hâtive de Merlet et de La Quintinye.
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« Chevreuse hâtive ou B elle Chevreuse. — La Chevreuse hâtive ou Belle
Chevreuse est d ’une bonne grosseur, plus longue que ronde; elle prend un
rouge vif ; elle a l’edu douce et sucrée ; l’arbre fleurit à petites fleurs et charge
beaucoup. — ili-a oût. » Catal. Chartr., page 8 [1783].
tt Chevreuse hâtive. — Les fleurs*de ce Pêcher sont petites; les fruits sont
gros, de forme un peu allongée, souvent parsemés de petites bosses, surtout
auprès de la queue. La peau est jaune et prend un rouge v if et clair du côté
du soleil. La chair, marbrée de roiige, très-claire auprès du noyau, devenant
un peu pâteuse dans TextrÔme maturité et aux mauvaises expositions; l ’eau
est sucrée et agréable. La maturité est à la fin d ’août. » Le Berryais, Nouv.
La Quintimje-,Z‘'- é ê \l., page 298 [1789].
« Chevreuse hâtive. — La fleur de ce Pêcher est p etite ; son fruit est d ’une
belle grosseur, un peu allongé, partagé sur un des côtés par un sillon
très-marqué, dont l ’un des bords est plus relevé que l ’autre; il est terminé
au sommet par un petit mamelon pointu et il est souvent parsemé de petites
b o sse s, surtout vers la base; la peau est teinte d ’un rouge vif du côté du
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PÊCnE CHEVREUSE HATIVE,
soleil. La chair, fondante, remplie d ’une eau sucrée d’une saveur fort agréable,
est blanche, excepté autour du noyau où elle devient rouge. Celui-ci est d ’un
rouge bru n , un peu allongé, de grosseur moyenne. Cette p êche mûrit vers
le milieu ou la fin d’août. L’arbre donne ordinairement beaucoup de fruils. »
L o ise l., Nouv. ZlwAam., vol. 6 , p. 10.
« P . Chevreuse hâtive. — Du temps de Duhamel on ne s ’accordait pas au sujet
de la p êche nommée Chevreuse hâtive. La môme incertitude règne encore aujourd’hui
chez les pépiniéristes qui n ’ont pas égard à la présence des glandes
dans leur nomenclature ; ils appellent Chevreuse hâtive une variété de VAdmirable
qui a les glandes globuleuses, tandis que les véritables Chevreuses les
ont réniformes. La figure c i-jo inte , faite d’après la Chevreuse hâtive de la pépinière
du Luxembourg, a le fruit tout à fait semblable à ceux que Duhamel
a représentés il y a bientôt quatre-vingts ans. Je la donne aussi sous le nom
de Chevreuse hâtive, afin de ne pas heurter l ’usage, mais je soutiens qu’elle
n’est pas une Chevreuse. » Poit., Arbr. f r u it., vol. I.
Ainsi qu’on peut le voir, au lieu de s’éclaircir, la question s’obscurcit
de plus en plus. Poiteau lui-même, en déplorant cette confusion,
et au lieu de réagir et de chercher à la faire disparaître, contribue
à maintenir l’obscurité et l’augmente même de l’autorité de son
nom, puisque, tout en reconnaissant que le fruit qu’il décrit « n’est
pas une Chevreuse, » il le publie néanmoins comme tel.