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lière dans les terrains maig-res, arides et de peu do profondeur,
où aucune des trois autres espèces ne pourrait prospérer, et cela
au nord aussi bien q u ’au m idi. Là où on emploiera le prunier
comme sujet, en considération de la latitude et du climat, il va
de soi q u ’on ne devra greffer sur lui que des variétés de pêches
h â tiv e s, les seules qui puissent y arriver à maturité (1). Les
sujets de prunier eux-mêmes doivent avoir été obtenus de semis,
l'expérience ayant fait reconnaître que les dra g eons de cet
arbre se prêtent mal à cet u s a g e , et que les sujets qu’on en a
tirés sont eu x -m êm e s très-disposés à drageonner, ce qui nuit cà
leur développement et les épuise.
Les semis d ’amandes, de noyaux de prune et de noyaux
d ’abricot se font de la manière indiquée ci-de ssus pour les
noyaux de pêche. Les pépiniéristes de Paris sèment presque
ex c lu siv em en t l ’amande douce à coque dur e; mais beaucoup
d ’autres pomologistes ne font aucune différence entre cette
variété et l'amande amère à coque dur e; d’autres regardent
cette dernière comme la m eilleur e, parce q u ’elle donne des
sujets plus v ig o u r eu x . Pour le prunier, c ’est habituellement
au Damas noir et au Saint-Julien q u ’on demande des sujets;
quelq u es-u n s y emploient le prunier Myrobolan (2) ; mais cet
les résultats sont fort différents suivant les lieux. C’est ainsi, par exemple, qu’à
Bordeaux, et même dans toute l’étendue du département de la Gironde et dans les
départements voisins de Lot-et Garonne, on voit périr à peu près tous les pêchers
greffés sur pruniers et surtout sur amandiers. Les seuls qui y réussissent sont les
pêchers greffés sur francs. Au surplus, il arrive sur le marché de Bordeaux, dans la
saison des fruits, d’incroyables quantités de pèches récoltées sur des arbres de
semis non greffés, et parmi lesquelles il s’en trouve do remarquablement belles.
(1) Nous avons déjà vu plus haut que, suivant M. Lepóre, c’est dans les variétés à
grandes fleurs qu’il faut choisir les variétés hâtives.
(2) Cette espèce est particulièrement recommandée par M. niifresnc comme sujet
pour tous les arbres qui se dressent sur sauvageons de prunier. Le myrobolan a
d’ailleurs la précieuse faculté de reprendre facilement de bouture, ce qui permet
d’en obtenir promptement un grand nombre de sujets. {Journal de la Société centrale
d’horticulture de France, V, 399.)
arbre est déconseillé par d ’autres, qui môme le déclarent la
plus mauvaise race du g en r e comme sujet de gre ffe pour
le pêcher. Quant à l ’abricotier, la variété commune est la
meilleure de toutes pour ce g en r e de service.
Le ch o ix du terrain où l’on se propose d'établir une pépinière
d ’arbres à noyau n ’est pas indifférent. Celui q u ’on
doit préférer est un sol lé g e r , s ’ég ou ttan t facilement et contenant
une certaine dose d ’h um u s ; on le laboure profondément,
et on l ’amende si on ju g e q u ’il n ’a pas la composition
requise. Les n oyaux, stratifiés et d(\jà en g ermination
au printemps, y sont plantés en lig n e , à 0"'.40 de distance
l ’un de l ’autre et à 0 ”.07 ou G^.08 de profondeur. Les lig n e s
e lles-m êmes sont espacées de 0"'.70 à 1 mètre. Dans le cas de
l ’amandier, les jeunes plantes g e rmé e s doivent avoir au moment
de la plantation un pivot de 5 à G centimètres de lo n g u eu r ;
avant de le s mettre en terre, on en retranche le tiers ou la
moitié, pour l ’empêcher de croître en profondeur et oblige r
les racines latérales à se développer. Cette opération n ’est
pas nécessaire pour les noyaux g e rme s de pêchers et d ’abri-
ootiers. Les sujets de prunier ne pouvant pas être gre ffé s
la meme anné e, à cause de leur faiblesse, on peut se borner
à semer les noyaux à la v olé e, quoiqu'il soit m ieux de le
faire en lig n e s ; à l ’automne on relève le plant pour le mettre
en pépinière aux distances que nous venons d’indiquer. Les
amandiers, les pêchers et quelques abricotiers pourront être
greffés l ’an né e môme du sem is; le s abricotiers moins forts
et les pruniers le seront l ’an né e d’après.
La gre ffe g én é ra lem en t usitée ici est la greffe en écusson
a oeil dormant. (Voir Decaisne et Naudin, M a n u e l de Vama-
teur de ja rd in s , tome I", p. 335 et suiv an te s.) Ordinairement
les pépiniéristes coupent le s b ourg eon s destinés à fournir les
écussons sur les jeu n e s gre ffe s de l ’an né e précédente, mais