
fixer au treillage. Ce sy stèm e , préconisé surtout par M. Grin,
horticulteur de Chartres, a été à peu près universellemeiit condamné
par les plus habiles praticiens de Paris (1), pour qui le
p a lissa g e et le p incement lo n g , fait d ’ailleurs avec modération et
d iscernem ent, restent comme la seu le méthode recommandée
par l ’expérience.
RajeunissemeïU des vieux-pêchers. — Les pêchers en espalier ne
dui'ent g u è r e q u ’une v in g ta in e d’a n n é e s, quoiqu’on en cite
q u e lq u e s-u n s qui dépassent beaucoup cet â g e . L’abondante production
qu’on leur demande les épuise, et le plus souvent il n ’y
aurait aucun a v an ta g e à chercher à les rajeunir. Le mieux,
dans ce ca s , est de le s remplacer par d’autres q u ’on tient tout
préparés et q u ’on plante à la place même qu’a occupée le v ieux
p ê ch e r , après toutefois avoir complètement renouvelé la terre
qu'occupaient ses racines. Quelquefois cependant on parvient à
rajeunir ces arbres dans une certaine mesure, quand ils ne sont
pas trop épuisés, en les ravalant sur le s principales branches de
la charpente, où repercent de nouvelles ramifications. L’opéra-
(1) Une commission nommée par la Société centrale d’horticulture, pour examiner
le système du pincement court et réitéré de M. Grin, a reconnu que ce procédé,
loiu d’économiser le temps, en exigeait plus que le palissage proprement dit, et qu’il
avait en outre des inconvénients beaucoup plus graves, entre autres celui d’anéantir
le bourgeon normal de rem placement, première pousse de l’année, en lui substituant
un bourgeon anticipé, c’est-à-dire une deuxième pousse, qui est toujours d’une faible
valeur. Il en résulte que le noeud s’épuise, et que la branche coursonne elle-même
disparaît, d’où, pour conséquence, une production faible, des fruits mal nourris et qui
mûrisseut mal, parce qu’ils sont trop éloignés du mur.
La commission a donc été unanime à déclarer pernicieuse la nouvelle méthode,
qui ne parait pas d’ailleurs être soumise à des règles déterminées, attendu que ses
partisans varient notablement dans son application. Quelques-uns les mitigent, sous
le nom de pincement mixte, en ne rabattant les bourgeons qu’au-dessus de la cinquième
ou sixième feuille, et alors les résultats en sont moins mauvais. Néanmoins,
un arbre soumis à ce mode de laille.se déforme toujours plus ou moins; il ne fait
ni bois ni racines; il s’aiTaiblit, devient plus sujet aux maladies et aux attaques
des pucerons, et finit par périr bien avant d’avoir atteint les limites naturelles
de l’àge.
tion peut se faire aussi sur les pêchers en plein v en t, qui ont
d’ailleurs une durée plus lo n g u e que c eux d'espalier.
Culture du pêcher sous verre. — C’est surtout en Angleterre que
le pécher, à cause des vic issitudes du climat, e st cultivé sous les
abris vitrés, ainsi que la v ig n e , et souvent dans les mômes serres
que cette dernière. L’usa g e en est peu répandu en France;
néanmoins, dans quelques ja rd in s de riches amateurs on emploie
ce moyen pour le forcer ou hâter la maturité de ses fruits.
On le cultive alors soit en pleine terre, palissé sur un mur ou en
forme de plein v e n t, soit en p o ts, où on le maintient à l’état
nain. Dans les deux cas, le sol doit être drainé par une certaine
épaisseur de g ravier pour donner une libre issue aux eaux d’arrosage.
Lorsque la v ég é ta tion commence , la température de l ’air ambiant
doit être peu é lev é e ; l ’expérience a fait reconnaître que la
plus convenable est c e lle de 12“ à 13“ centig rades pendant le jou r,
celle de la n uit ne devant pas en dépasser 7“ à 8 “. On donne des
b a ssina g es sur le s feuilles, le matin ou le soir, mais on les cesse
au moment de la floraison, où l ’air doit rester sec et se renouveler
sans ce sse par une bonne ventilation. On reprend les bassin
a g e s quand la floraison est achevée et que le fruit est noué.
Avant comme après, on laisse pénétrer dans la serre autant de
lumière que possible. Quelques jardiniers recommandent, pour
mieux assurer la fi uctifîcation, la fécondation artificielle à l ’aide
d’un pinceau très-doux q u ’on promène lé g è r em en t dans l ’in té rieur
des corolles; d’autres se contentent de donner quelques
secousses aux arbres pour éparpiller le pollen. Nous n ’osons
assurer que ce s précautions soient bien n éce ssa ir es; peut-être
cependant ont-elles leur utilité.
Lorsque les fruits noués sont déjà assez g ro s pour qu'on
puisse compter q u ’ils tiendront aux arbres, on les éclaircit, pour
qu’ils dev iennent plus beaux et que le s arbres n ’en soient pas
5