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ment. Quelques pomiculteurs ont avancé que la cloque était
héréditaire et qu'elle se transmeüait par les semis et la greffe,
ce q u ’aucune observation positive ne rend probable, bien que
certaines variétés de rosiers transmettent le lilanc par la greffe;
le rosier Géant des batailles en est un exemple remarquable !
tous ies individus de cette variété sont, sans exception, atteints
de ce lte maladie.
Il y a d’autres maladies auxquelles le pêcher est exposé,
te lle que la rouille et la elilorose, mais elles sont moins grave s
et moins fréquentes que c e lles dont nous venons de parler. On
en préserve ordinairement les arbres par des soins de culture
bien entendus, et avec d’autant plus de facilité que le sol est de
meilleur e nature.
Les insecte s hémiptères, pucerons, cocous, kermès et autres
g a llin se c te s, causent parfois de grands d ég â ts sur le s pêchers,
et il n est pas facile de les en préserver. Les pucerons, en suçant
le parenchyme des feuilles, le s font se recoquiller comme lor sq
u ’elles sont atteintes par la cloque, et ta seule chose qu’on
puisse faire pour eu x est d’effeuiller les arbres. Les ooceus,
abrités sous une sorte de carapace, et collés aux branches et aux
rameaux, où iis échappent fa cilement à la vu e , sont encore
plus difficiles à d éloge r. On a recommandé contre ces insectes
1 emploi d ’un la it de chaux ou diverses compositions réputées
in se c tic id e s; les plus efficaces sont les infusions concentrées
de tabac, et m ieux encore, a insi que i ’a démontré récemment
M. Cloëz, u ne infusion de savon noir, qui fait r é ellemen t périr
les insecte s q u ’e lle touche, mais le difficile est de la faire pénétrer
partout où il le faudrait. Des g a llin se c te s cachés dans les
crevasses de l ’écorce, ou des pucerons abrités sous le s boursouflures
des feuilles reooquillées, échappent presque à coup
sûr au x lotions ou s e r in g a g e s que l ’on peut faire avec ces divers
liquides. La poudre de pyrèthre, qui a g il surtout par l ’h uile
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essentielle q u ’elle contient, rendrait peut-être de bons services
dans ce cas particulier.
La présence des pucerons sur un arbre y attire presque in év itablement
les fourmis, et ces dernières ne se contentent pas toujours
de humer le liquide sucré que sécrètent le s p u c e r o n s ,
elles n uisent directement en altaqiiant, au printemps, l ’ex trémité
des jeu n e s b ourg eons, où elles trouvent une exsudation
sucrée, et, en automne, en entamant le s fruits. Il est facile de
s ’en débarrasser en suspendant de loin en lo in , à l ’espalier, des
fioles à demi remplies d’eau m ie llé e ou sucrée dont ces insectes
sont avides, et dans laquelle ils se noient. Les forficules ou
perce-oreilles sont plus nuisibles encore pour les fruits ; on parvient
à les détruire en leur fournissant des g îte s où ils se réfug
ie n t après leurs excur sions nocturnes. Ainsi que nous l ’avons
dit dans notre premier volume, les on g lo n s de pores et aulres
animaux de boucherie sont le s abris qu’ils semblent préférer à
tous ies autres. On en place que lques-uns à terre, le lo n g de
l ’espalier, l ’ouverture tournée du côté du mur. En le s visitant
matin et soir, et même dans le m ilieu du jour, on est sûr d’y
trouver des forficules endormies. Les guêpes attaquent aussi
les pêches au moment de la maturité, mais leurs d ég â ls sont
trop in sign ifian ts pour q u ’il y ait lieu de nous y arrêter.
Je reproduis la d ia gn o se g én ér iq ue du pêcher, telle que l’a
tracée Tournefort, en ajoutant entre p arenthèse le mot deq>res-
sum qui se rapporte à la pêche plate dont l’illustr e botaniste
ign o ra it l ’ex istenc e.